Résumé : | Introduction : La prise en charge médicamenteuse des troubles du comportement au cours de la maladie d’Alzheimer et autres démences est difficile. Elle reposait sur des recommandations faute d’essais thérapeutiques. Objectifs : La connaissance des pratiques des médecins confrontés quotidiennement à cette prise en charge est un préalable indispensable à l’élaboration d’études cliniques et de recommandations. Méthodes : Une étude en ligne portant sur les habitudes de prescription concernant les troubles du comportement au cours de la maladie d’Alzheimer et des autres démences a été menée auprès de médecins français volontaires en juin 2011 (participation anonyme, possible une seule fois). Une analyse descriptive et comparative des données recueillies a été réalisée, pour les questionnaires entièrement complétés par des médecins prenant en charge fréquemment les démences, en utilisant le logiciel Epi InfoTM 3.5.3. Résultats : 362 questionnaires ont été analysés (gériatres 55%, neurologues 41%, psychiatres 3%). 69% utilisent fréquemment les ISRS, 58% le méprobamate, 22% les benzodiazépines, 15% les neuroleptiques et 12% l’hydroxyzine. Le méprobamate est fréquemment utilisé, ponctuellement dans 62%, au long cours dans 37%. L’analyse comparative entre neurologues hospitaliers et libéraux ne montre pas de différence significative. Les benzodiazépines et les neuroleptiques sont plus souvent utilisés par les gériatres, l’hydroxyzine est plus souvent utilisée par les neurologues (p < 0,05) Discussion : Les différences observées, lors de cette enquête, avec les recommandations d’experts et entre praticiens d’une part, l’utilisation fréquente du méprobamate dont l’AMM vient d’être suspendue d’autre part, sont discutées. De nouvelles enquêtes doivent être menées pour préciser davantage les choix thérapeutiques des médecins avant de mettre en place des études cliniques qui seules permettraient de valider nos pratiques. Conclusion : Si la prise en charge médicamenteuse ponctuelle des troubles du comportement est assez bien codifiée, une évaluation objective des possibilités de prévention au long cours semble nécessaire. |