Résumé : | Contexte : Le médicament inapproprié, l’excès et l’insuffisance de traitement ont été décrits chez les personnes âgées. Notre étude menée dans un service de gériatrie aiguë a évalué l’impact du séjour hospitalier sur les modifications de prescriptions de médicaments cardiovasculaires inappropriés. Méthodes : Les prescriptions de 150 malades ont été comparées qualitativement et quantitativement à l’admission, à la sortie et un mois après. Les médicaments cardiovasculaires inappropriés, surutilisés et omis ont été ciblés par 2 méthodes qui ont été comparées : une évaluation explicite (avec les critères STOPP START et la liste des médicaments potentiellement inappropriés de Laroche), puis une évaluation implicite par les médecins du service. Résultats : A l’admission, 61 % des malades recevaient au moins un médicament inapproprié : antihypertenseurs (57 %), antiagrégants plaquettaires (16 %). L’hospitalisation a permis de réviser les prescriptions, en arrêtant 40 % des médicaments inappropriés (122 à l’admission versus 73 à la sortie). Le nombre de patients ayant au moins un médicament inapproprié a ainsi significativement diminué (61 % versus 39 % à la sortie, p < 0,0003). Ces orientations ont été suivies après la sortie. La proportion de prescriptions avec des médicaments surutilisés était négligeable (3 % à l’admission). Aux trois temps d’évaluation, 50 % des malades avaient une prescription incomplète, avec au moins un médicament nécessaire omis : antihypertenseurs (36 %), hypolipémiants (31 %). Aucune concordance n’a été révélée entre les 2 méthodes comparées : l’expertise humaine a sous-estimé les médicaments inappropriés et surestimé les surutilisés par rapport aux référentiels. Conclusion : L’hospitalisation a permis d’améliorer la qualité des prescriptions de médicaments cardiovasculaires, en arrêtant 40 % des médicaments inappropriés. La collaboration entre médecins et pharmaciens et les logiciels d’aide à la prescription sont des pistes d’amélioration de la qualité des prescriptions. |