Résumé : | Le cas de Louis F. est emblématique de la dysphagie de l'AVC hémisphérique, telle qu'on la rencontre très fréquemment en
structure hospitalière ou de rééducation et même dans la pratique de ville. Si l'évaluation de la dysphagie est parfois difficile (atteinte des nerfs crâniens, pathologies ORL, etc.), la problématique et la physiopathologie sous-jacente sont ici facilement dentifiables : l'atteinte des voies de la motricité entraîne un défaut de modulation du réflexe de déglutition qui, s'il existe toujours, ne s'adapte plus aux différentes textures alimentaires et surtout à leurs vitesses. Les liquides qui sont les plus rapides font
donc fausse-route avant le déclenchement du réflexe : on parle ici de retard du réflexe de déglutition. La prise en charge découle directement de cette constatation : il faut donc épaissir les liquides et favoriser la mise en place des compensations (60 % de récupération spontanée à 6 mois) [24]. La mise en œuvre s'adaptera aux spécificités de chaque patient dans ce cadre physiopathologique. L'expertise du praticien consiste autant dans l'évaluation initiale et les adaptations de postures et de textures, que dans la rééducation et la coordination pour suivre le patient |