Résumé : | La clinique psychiatrique suppose de faire régulièrement le point à la fois sur la façon dont les soignants « investissent » les patients et sur le dispositif de soin. Pour porter la charge émotionnelle liée à la souffrance psychique, les soignants ont besoin d’être portés par un tiers. Différents outils sont proposés : supervision, analyse des pratiques, régulation, que les équipes ont parfois du mal à différencier. La supervision clinique apparaît comme un espace collectif où prendre soin de la capacité des soignants à être en relation avec un patient et à penser les phénomènes de transfert. C’est aussi et surtout le lieu pour partager le plaisir de penser ensemble. Depuis Freud et l’élève psychanalyste « sous contrôle », la supervision d’aujourd’hui sort du cadre de la cure stricto sensu pour explorer de nouvelles pratiques. La supervision vise le dénouement du transfert engagé entre un professionnel et un usager. Le rôle du superviseur, à travers un dispositif rigoureux, est de garantir que la parole de chacun soit accueillie dans le groupe sans détournement possible et entendue dans toutes ses résonances. Une séance d’instance clinique, autour du récit d’un soignant en grande difficulté avec un patient, conduit au plus près des mouvements transférentiels et du travail du superviseur Dispositif de groupe, l’analyse de la pratique vise l’élaboration des rencontres entre professionnels et usagers. Elle concerne donc le professionnalisme du soignant et permet de garder ouverts des espaces de pensée dans des lieux marqués par la souffrance psychique. Faire équipe suppose un travail psychique d’accordage, régulièrement mis à mal par des effets de déliaison et de destructivité. Le groupe d’analyse clinique des pratiques d’équipe instituée offre une mise en parole de ces mouvements. L’approche Balint vise à sensibiliser les soignants à la dimension inconsciente dans l’acte de soin. L’objectif est « la modification limitée mais considérable » de certains aspects de la personnalité qui posent problème dans l’exercice professionnel En psychiatrie, l’institution se prête de moins en moins à la réflexion sur les enjeux subjectifs des pratiques. Ce contexte « contraint » a vu émerger des groupes d’élaboration clinique propice à dépasser la « passivation pulsionnelle ». D’un groupe de supervision à un groupe d’analyse des pratiques, deux infirmières en psychiatrie témoignent de leurs expériences de ces lieux où penser le soin en équipe. Chaque mois, le réseau documentaire en santé mentale, Ascodocpsy, propose des éléments de bibliographie en lien avec le dossier : « Supervision, régulation, analyse des pratiques ». |