Résumé : | Le cancer de la prostate était en 2010, malgré le progrès des traitements aboutissant à un taux relatif de mortalité faible, la cause de 8?790 décès. Le rapport bénéfices-inconvénients du dépistage systématique est pour le moins discuté et les arbitrages ne sont pas orientés vers sa préconisation systématique. Ainsi, la prévention seule offre la capacité de diminuer à la fois l’incidence, les effets secondaires des traitements et la mortalité spécifique du cancer. Néanmoins, ce domaine de la prévention est également l’objet de polémique et de controverse centrés sur les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase. Il est vraisemblable que la pharmaco-prévention et la nutri-prévention soient à l’avenir une source importante d’amélioration de la lutte contre le cancer. Les grandes classes de molécules ou produits sont décrites dans cet article. Concernant la pharmaco-prévention, on peut distinguer sans doute trois types différents de molécules : les molécules ayant comme objectif principal ou unique la prévention du cancer de la prostate, il s’agit essentiellement des inhibiteurs de la 5-alpha-réductase et peut être aussi des selective estrogen receptor modulators. Les molécules ayant un objectif de prévention non limité au cancer de la prostate : anti-inflammatoires non stéroïdiens, voire difluorométhylornithine. Les molécules ayant une ambition différente comme celle du contrôle métabolique et dont le bénéfice en termes de réduction de risque de cancer de la prostate ne serait qu’un objectif secondaire : statines, voire metformine ou les inhibiteurs des histones désacétylases. Concernant la nutri-prévention, on peut globalement identifier deux catégories : nutriments et aliments, d’un côté, et vitamines et minéraux, de l’autre. Paradoxalement, si les produits actifs semblent acquérir une légitimité expérimentale, l’efficacité du régime ou de l’aliment semble plus importante. Enfin, il est très important de souligner qu’au côté des controverses sur l’efficacité réelle et du ratio risques/bénéfices, la question centrale est celle de l’adhésion des personnes à cette stratégie. La définition d’une stratégie, aussi efficace soit elle, ne peut se passer de l’adhésion des personnes cibles qui est peut-être le maillon faible de la pharmaco-prévention et se doit sans doute d’être mieux connue. |