Résumé : | Depuis 2002, les lits identifiés de soins palliatifs (LISP) ont contribué à la diversification et au développement de l’offre de soins palliatifs en France, mais avec un risque de déséquilibre structurel avec les unités de soins palliatifs (USP). Cette étude clinique est née des questionnements de l’équipe du service d’oncologie de l’hôpital Saint-Antoine (Paris) sur les critères de transfert en USP et sur la part de subjectivité dans les propositions faites au patient. Matériels et méthodes Étude prospective, observationnelle sur unan, incluant tous les patients hospitalisés en 2010, pour lesquels une demande de transfert dans une USP a été réalisée. Ont été collectés des paramètres liés au patient, aux circonstances et au motif de la demande, et le score de la grille GEMAU (critères d’admission en USP). Résultats En 2010, 131patients sont décédés dans le service, 34demandes de transfert en USP ont été faites (77en 2004, 48en 2006), sans aucun refus. Vingt-septtransferts ont été réalisés (79 %), septpatients sont décédés avant le transfert. La médiane du délai entre la demande et le transfert est de cinqjours (+4,9). Le pronostic au moment de la demande est entre 15jours et unmois dans 49 % des cas. La médiane du délai entre le transfert et le décès du patient (tous dans l’USP) est de 16jours (+28,7). Conclusions Le nombre de demandes de transferts en USP a diminué après la mise en place des LISP. L’absence de refus par les USP indique une bonne congruence des critères. L’encadrement de l’équipe et la formation des médecins, contrepartie de la mise en place des LISP, permettent que la demande soit faite dans un délai autorisant une évaluation optimale et avec un pronostic cohérent correspondant aux souhaits des USP. Cependant, la grille utilisée ne permet pas, contrairement aux USP, de définir des critères objectifs de proposition de transfert au patient ; des études ultérieures sont nécessaires pour mieux préciser l’articulation de ces deux types de prise en charge. |