Résumé : | On estime actuellement que près de 3 % des enfants nés en France ont été conçus par assistance médicale à la procréation (AMP). Le suivi de ces enfants, à court et moyen terme, suscite donc un questionnement, du fait des caractéristiques même des patients pris en charge (âge, infertilité) et des moyens médicaux et techniques utilisés. L’interprétation des résultats est délicate, dans la mesure où il est difficile d’étudier un facteur isolément, et que de nombreux éléments confondants peuvent fausser les conclusions. Il semble cependant acquis que l’AMP est associée à un risque significatif et modéré de prématurité, d’hypotrophie, et de mortalité néonatale, par rapport à des enfants conçus naturellement, sans que l’origine de ce risque ne soit identifiée (infertilité ? procédures cliniques et biologiques ?). Il existe aussi une augmentation du taux de malformations congénitales touchant principalement le système cardiovasculaire, urogénital ou musculo-squelettique, et des maladies épigénétiques chez les enfants conçus par AMP par rapport à la population générale. Cependant, même si ces taux sont plus élevés que chez les enfants conçus naturellement, les risques absolus restent modérés et rassurants. Les données à plus long terme sont satisfaisantes, avec un développement staturopondéral et psychomoteur et un risque de survenue de cancer similaire à celui des enfants conçus naturellement. Il est nécessaire de poursuivre le suivi de ces enfants pour avoir une idée précise de leur développement à l’âge adulte, et notamment de leur fertilité. |