Résumé : | Contexte Si la dépression postnatale post-accouchement à terme a fait l’objet de nombreuses études, peu de recherches se sont focalisées sur ce trouble en lien avec la naissance prématurée. Ainsi, le but de l’étude est d’explorer la prévalence de femmes développant une dépression postnatale en lien avec leur expérience de l’accouchement prématuré et de dégager les facteurs maternels et interpersonnels associés à ce trouble. Méthode Dans les 4 semaines suivant le retour au domicile de l’enfant prématuré (temps moyen depuis le retour à la maison [ET] = 2,15 [1,02] semaines), 181 femmes françaises ayant accouché prématurément ont complété des questionnaires mesurant les symptômes de dépression postnatale, la qualité de vie et de la relation conjugale et le soutien social perçu en provenant du conjoint. Résultats Environ 64,3 % des femmes de l’échantillon ont rapporté un score à l’EPDS indiquant une possible dépression postnatale. Le temps moyen depuis le retour au domicile de l’enfant prématuré (ß = 0,18, p < 0,05), placement de l’enfant sous assistance respiratoire post-accouchement (ß = 0,21, p < 0,05), la primiparité (ß = ?0,14, p < 0,05), et la baisse de la qualité de la relation conjugale (ß = ?0,41, p < 0,05) étaient indépendamment associés à l’intensité des symptômes de dépression postnatale. Discussion Bien que la naissance avant terme d’un enfant ne conduise pas nécessairement à la survenue d’un trouble psychiatrique, cette étude rappelle qu’un accouchement prématuré n’est pas sans conséquences et peut impacter de manière négative le bien-être maternel. Compte tenu du manque de données empiriques sur le thème, les recherches dans ce domaine restent nécessaires. |