Résumé : | La douleur est un véritable enjeu de santé publique, critère de qualité et d’évolution d’un système de santé : c’est un problème majeur de société. Sa prise en charge répond à un objectif humaniste, éthique et de dignité de l’homme en raison des retentissements physiques et psychiques. Elle induit un handicap qui exclut progressivement ou brutalement le patient de la société. La douleur physique et la souffrance morale ressentie à tous les âges de la vie rendent plus vulnérables les personnes fragilisées par la maladie. Les douleurs chroniques rebelles sont sources d’incapacités, de handicaps, d’invalidité et d’altérations majeures de la qualité de vie. Les résultats de l’enquête STOPNET réalisée en 2004 montrent que 31,7 % [IC 95 % : 31,1–32,3] des 24 497 personnes de plus de 18ans interrogées ont des douleurs chroniques quotidiennes. Parmi elles, 6,9 % [IC 95 % : 6,6–7,2] ont une douleur chronique associée à des signes neuropathiques, 65 % d’entre eux ont moins de 60ans, la majorité sont en arrêt maladie prolongée (>6 mois), voire en invalidité de 1re et 2e catégories. Les progrès de la médecine ont permis la guérison de certaines maladies graves, mais aussi la transformation de maladies aiguës en maladies chroniques. Le résultat est une augmentation de l’espérance de vie parfois sans maladie, mais cette survie peut être aussi accompagnée de maladie ou de handicap. Les progrès, la douleur et la souffrance, la fin de vie, et l’éthique seront les axes des réflexions fondamentales de demain. |