Résumé : | Dans les pays à haut niveau économique, 4 à 16 % des mineurs seraient victimes de violences de quelque nature que ce soit. Ce type de situation semble assez mal connue des praticiens de terrain. Leur prise en charge repose sur la même démarche diagnostique que toute autre pathologie médicale. En effet, il convient en premier lieu d’évoquer le diagnostic pour mettre en place une prise en charge adaptée dans le but de limiter la mortalité, la morbidité, les récidives et d’adapter des mesures de prévention. Force est de constater que la maltraitance n’est pas une problématique médicale comme une autre. En effet, son évocation s’attaque aux représentations que les praticiens peuvent avoir tant sur le plan social que sur l’éducation, la justice ou la santé des enfants. Si des lésions cutanées sont rencontrées dans la grande majorité des situations de violences physiques, moins de 10% seront spécifiques de par leur aspect. Retenir le diagnostic de maltraitance avec un auteur désigné reste in fine de la responsabilité des magistrats qui qualifient les infractions. En revanche, retenir et gérer le diagnostic de traumatisme infligé par un tiers est de la responsabilité des professionnels de santé. Il est nécessaire de s’appuyer sur des équipes rompues à ce type de pratique et de ne pas rester seul face à cette problématique lourde à gérer. En outre, la gestion de ces situations autorise les professionnels de santé à se délier du secret professionnel dans des conditions prévues par les différents codes en vigueur. Cette option doit être connue des professionnels de santé. |