Résumé : | La loi no 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, dite loi Leonetti, constitue une avancée sur le plan éthique en condamnant l’acharnement thérapeutique, en mettant en place les conditions pour que le patient puisse faire valoir son souhait, ou en instituant une procédure collégiale pluridisciplinaire dans l’arrêt du traitement curatifs s’il ne peut pas exprimer sa volonté. Sept ans après, le rapport Sicard répond que cette loi est insuffisamment appliquée. En raison d’un nombre important de décès après 75 ans, les gériatres sont eux-mêmes confrontés à l’application de la loi au quotidien, mais la mise en pratique de la loi est peu étudiée. Objectif L’objectif de notre travail était d’évaluer l’application de la loi Leonetti dans la mise en place des soins palliatifs terminaux en gériatrie, et d’en identifier les difficultés chez la personne âgée. Méthodes Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective conduite sur une période de 15 mois dans les services de court et moyen séjour gériatriques de Saint-Étienne. Cette étude analyse les dossiers de patients décédés dont le diagnostic principal ou associé en PMSI était « soins palliatifs » et qui s’inscrivait dans la trajectoire suivante : sujets polypathologiques, ayant présenté des épisodes aigus et des récupérations. Résultats Sur 115 décès, 67 dossiers correspondaient aux critères d’inclusion (polypathologie instable). 37 % des dossiers faisaient part à la fois d’une collégialité entre médecins, d’une information au patient lorsque c’était possible ou à la personne référente dans le cas contraire, et d’une trace écrite d’arrêt des thérapeutiques curatives. Au moment de la décision, 69 % des patients avaient perdu leur autonomie décisionnelle. La simplification du traitement pour ne pas imposer une obstination déraisonnable et une réévaluation du traitement ont été réalisés dans 95 et 97 % des cas. Aucune directive anticipée écrite n’a été retrouvée, et seulement 4 directives ont été données par oral. Conclusion L’application au quotidien de la loi Leonetti doit être améliorée, notamment concernant la traçabilité des décisions collégiale et le rôle de la personne de confiance. Néanmoins, certains dispositifs comme les directives anticipées sont difficiles à mettre en œuvre en gériatrie. |