Résumé : | Le dépistage de la dénutrition doit être systématique chez tous les résidents d’EHPAD. La dénutrition y est fréquente, fortement associée à divers évènements péjoratifs, qui peuvent être prévenus par des interventions nutritionnelles précoces et personnalisées. Peu d’échelles de dépistage de la dénutrition spécifiques des EHPAD ont été créées, mais de nombreuses échelles ont été validées en population âgée et peuvent être utilisées en EHPAD. La connaissance des prises alimentaires des résidents est une mission importante de l’équipe soignante et la première étape du dépistage. Les résidents doivent être pesés au minimum mensuellement, et toutes les semaines en cas de dénutrition. Selon les recommandations françaises de l’HAS, le diagnostic de dénutrition repose sur la présence d’un ou de plusieurs des items suivants perte de poids (? 5 % au cours du mois passé ou ? 10 % au cours des 6 derniers mois) ; Indice de Masse Corporelle inférieur à 21 kg/m2 ; albuminémie < 35 g/l ; Mini-Nutritional Assessment (MNA) score < 17/30. La normalité d’un des items ne permet pas d’exclure une dénutrition, notamment chez les résidents obèses (IMC > 30). D’autres outils ont été développés au cours des 10 dernières années pour dépister la dénutrition, mais aucun n’a clairement démontré sa supériorité. Le Simplify Nutritional Assessment Questionnaire (SNAQ) peut prédire une perte de poids cliniquement significative (? 5 %) au cours des 6 prochains mois. Les médecins exerçant en EHPAD, de même que l’ensemble de l’équipe de l’EHPAD, devraient porter une attention particulière au repérage de la dénutrition et aux facteurs de risque de la perte de poids et organiser une intervention personnalisée à chaque situation. |