Titre : | Etude exploratoire relative à l'adaptation du test de Bergès-Lézine auprès d'enfants déficients visuels âgés de 3 à 12 ans | Type de document : | TFE | Auteurs : | Esther Kotek, Auteur ; Cécile Compère, Promoteur ; Nicole Arpigny, Promoteur | Année de publication : | 2012 | Résumé : | Expérimental.: Notre hypothèse de recherche est la suivante : le test d’imitation de gestes de Bergès-Lézine, adapté, évalue le degré d’acquisition du schéma corporel et l’organisation des praxies chez les enfants présentant une déficience visuelle, en fonction de leur âge. 2.1. Méthodologie : Population :La population se compose d’enfants voyants, malvoyants et non voyants âgés de 3 à 12 ans issus de l’enseignement normal pour le premier groupe et de l’enseignement spécialisé de type 6 ou se trouvant en classes intégrées et/ou fréquentant diverses ASBL pour les deux derniers groupes. Échantillon :L’échantillon se compose de 70 enfants âgés de 3 à 12 ans répartis en trois groupes. Le premier groupe (groupe 1) est composé de 27 enfants ne présentant pas de handicap visuel, issus du mouvement de jeunesse juif laïque, la JJL. Les deux derniers groupes sont composés de 43 enfants présentant un handicap visuel. Le groupe 2 est composé de 36 enfants malvoyants et le groupe 3 de 7 enfants non voyants. Les enfants de ces deux derniers groupes sont scolarisés dans les écoles maternelles et primaires spécialisées de type 6, se trouvent dans des classes d’intégration des régions bruxelloise et wallonne et/ou fréquentent diverses ASBL (Institut Alexandre Herlin, Institut Royal des Sourds et Aveugles – IRSA, Institut Provincial d’Enseignement Spécialisé fondamental – IPES, Institut Royal pour Handicapés de l’Ouïe et de la Vue – IRHOV Les Amis des Aveugles, La Lumière ASBL, Cécifoot ASBL). Critères d’inclusion : - Groupe 1 : Enfants âgés de 3 à 12 ans sans handicap visuel issus de l’enseignement normal - Groupe 2 et 3 : Enfants âgés de 3 à 12 ans présentant un handicap visuel compris dans les catégories I à V établies par l’OMS dans la CIM-10 et issus de l’enseignement spécialisé de type 6, et/ou de classes d’intégration, et/ou fréquentant une ASBL. - Groupes 1, 2 et 3 : Enfants francophones Critères d’exclusion : - Groupes 1, 2 et 3 : Enfants souffrant de troubles associés susceptibles d’influencer les résultats de notre étude (troubles moteurs, posturo-moteurs, du tonus, sensoriels (toucher, ouïe), cognitifs et arriération mentale, prématurité…) (8) - Groupes 1, 2 et 3 : Enfants pratiquant une activité parascolaire touchant à leur schéma corporel (danse classique, danse moderne, gymnastique rythmique,…) Procédure d’échantillonnage : Nous avons utilisé un échantillon de convenance Méthodologie : Excepté les aveugles, qui ne passent que le test de Bergès-Lézine adapté, tous les autres enfants subissent les deux tests, c'est-à -dire le test d’imitation de gestes de Bergès-Lézine et la version adaptée que nous proposons de ce test. Nous avons randomisé l’ordre de passation des tests pour les groupes 1 et 2 via le tirage au sort de papiers dans un panier. Par la suite, l'influence de l'ordre de passation de tests sera évaluée statistiquement. L’expérimentation se déroule en un seul tenant et dure le temps du passage du/des test(s). Résultats : Les résultats de ce mémoire suivent les trois questions de recherche principales et une réflexion plus précise: Première question : le test adapté permet-t-il de mesurer, à l’instar du test initial, le degré d’acquisition du schéma corporel et l’organisation praxique ? Pour tenter d’y répondre nous avons mesuré le degré de corrélation entre les tests initial et adapté. Ceci nous a permis d’établir que, pour les malvoyants, ils étaient corrélés de manière significative. Deuxième question : le test adapté constitue-t-il un outil d’évaluation du développement ? Pour tenter d’y répondre, nous avons corrélé le score du test adapté à l’âge de l’enfant. Pour les enfants malvoyants, l’analyse statistique a conclu à une corrélation excellente et significative traduisant que plus leur âge augmente, meilleure est leur acquisition du schéma corporel. Pour les non voyants, les corrélations non significatives, sont la preuve statistique que l’âge n’a pas d’incidence sur la réussite au test. Troisième et dernière question : le test adapté permet-il de mettre en évidence les troubles du schéma corporel et de l’organisation praxique des enfants déficients visuels ? Pour tenter d’y répondre nous avons comparé les résultats obtenus par les enfants voyants et malvoyants aux tests initial et adapté. Les statistiques ont montré une différence significative de résultats : les voyants ont toujours de meilleurs scores que les malvoyants. De plus, nous avons pu constater statistiquement qu'aucun effet d'ordre n'était présent dans notre expérience. Réflexion sur les 10 items (de l’épreuve de gestes simples des mains) soustraits au test adapté : L’épreuve dont il est question ici n’est pas comprise dans le test initial car les compétences qu’elle requière sont considérées comme acquises par les enfants de plus 5ans. Une de nos adaptations a consisté à inclure cette épreuve dans le test des plus de 5 ans afin de nous assurer que les compétences qu’elle nécessite peuvent également être considérées comme acquises chez les déficients visuels. Nous avons comparé la moyenne des scores obtenus par les plus de 5 ans au score théorique prédit par Bergès et Lézine – ce score théorique étant rappelons-le de 100%. Les tests statistiques ont montré une différence significative, aussi bien chez les malvoyants et non voyants, entre score moyen et score théorique. Conclusions : Dans notre première partie, consacrée à l’analyse des données quantitatives, nous avons tenté de répondre aux diverses questions de recherche découlant de notre hypothèse. 1. Il en est ressorti que notre test adapté semble évaluer, chez les enfants malvoyants, le même paramètre psychomoteur que celui du test initial, c’est à dire le versant praxique du schéma corporel. 2. De plus, les résultats concluant à une amélioration de l’acquisition du versant praxique du schéma corporel avec l’âge sont prometteurs car ils permettent d’appuyer l’idée que le test adapté est un bon outil d’évaluation du versant praxique du schéma corporel des enfants malvoyants. Pour renforcer nos hypothèses, il serait intéressant d’étendre nos expérimentations à un échantillon de plus grande taille afin que toutes les tranches d’âges soient également représentées. Pour les non voyants, nous avons conclu que l’âge n’a pas d’incidence sur la réussite du test. Pour terminer, nous avons montré que, contrairement aux voyants, le schéma corporel de notre groupe d’enfants déficients visuels ne semblait pas totalement acquis à 12 ans. Si cette étude devait être reprise, il serait intéressant de la mener chez des enfants de plus de 12 ans pour pouvoir situer leur âge d’acquisition du schéma corporel. 3. Enfin, le caractère diagnostic de notre test semble exister permettant ainsi de mettre en évidence un retard dans l’acquisition du schéma corporel et l’organisation praxique des enfants malvoyants. 4. Notre réflexion sur l’épreuve d’imitation de gestes simples des bras, nous a menée à penser qu’il serait préférable de continuer à faire passer cette épreuve chez les plus de 5 ans car les compétences qu’elle requière ne semblent toujours pas acquises à cet âge. 5. Au vu des différents scores obtenus à l’épreuve d’imitation de gestes complexes des mains et des doigts, nous proposons la suppression de cette épreuve pour les enfants de 3 à 5 ans. Nous proposons également la non passation des items 13, 14, 15, 16 de cette même épreuve aux enfants âgés de 6 à 12 ans en cas de plus de 5 échecs dans les épreuves précédentes et en cas de signes de lassitude. De la seconde partie, réservée à l’analyse des données qualitatives, a découlé plusieurs constatations importantes à retenir si cette étude devait être reprise: 1. Il est préférable de ne pas fixer de limite de temps pour la passation du test adapté car les enfants, selon leur âge et leurs capacités à utiliser leurs sens supplétifs, mettent plus ou moins de temps à reproduire le geste. 2. En général, le test adapté permet d’améliorer les réponses quand celles-ci sont ratées au test initial pour cause de mauvaise forme et utilisation de mauvais doigts. Parfois, une amélioration nette existe mais ne suffit pas à l’examinateur pour accorder le point. Nous trouvons donc qu’il serait intéressant de s’attarder à essayer d’élaborer un nouveau système de notation permettant de prendre en considération ces améliorations qui traduisent tout de même une meilleure représentation du corps de l’enfant. 3. Les enfants déficients visuels âgés de 3 à 5 ans montrent de manière générale des signes de lassitude précoce, conduisant à un arrêt prématuré du test. De ce fait, ils obtiennent des scores peu élevés. Pour connaitre l’origine de cette lassitude – est-elle due à une trop grande difficulté des épreuves ou à un manque d’attention ? - il serait intéressant, si cette étude devait être reprise, de faire passer aux enfants un test de concentration. De plus, si les tests initial et adapté, devaient, tous deux, être repassés dans le cas où notre étude était reprise, il serait préférable de consacrer deux journées différentes pour la passation de chacun des deux tests afin d’éviter toute perte de motivation. 4. Nous n’avons pas suffisamment d’éléments pour dire que le test adapté est adéquat ou non pour évaluer le versant praxique du schéma corporel des enfants non voyants. Il nous semble donc préférable de nous limiter à l’étude d’enfants présentant une malvoyance dont les limites, définies par l’OMS, correspondent aux catégories I et II de la CIM-10. Les résultats de ce travail, bien qu’à prendre avec beaucoup de circonspection vu la faible taille de notre échantillon, sont encourageants et ouvrent de multiples | Promoteur : | ARPIGNY, N./COMPERE, C. | Domaine TFE : | Master en Kinésithérapie | En ligne : | MLK2012KOTEKEstherTFE.pdf | Permalink : | https://bibliotheque.helb-prigogine.be/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id= |
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