Titre : | Aspects neurophysiologiques impliqués dans l'observation motrice chez les sujets sains et proposition d'application en kinésithérapie | Type de document : | TFE | Auteurs : | A. Moureaux, Auteur ; Delire, Ralph, Promoteur ; Yves Busegnies, Promoteur | Année de publication : | 2014 | Résumé : | Depuis quelques années, l’observation motrice au même titre que l’imagerie mentale est une technique simple à laquelle s’intéresse le monde scientifique. De nombreux thérapeutes utilisent déjà ces techniques et parfois sans même le savoir. Elles sont intéressantes puisqu’elles permettent des prises en charge de patients dans divers domaines comme la rééducation, la médecine sportive et les apprentissages moteurs où l’intéressé est acteur, et non spectateur, de sa thérapie. Bien que les principes de ces techniques aient été décrits depuis une vingtaine d’années, l’effet de mode actuel nécessite de faire l’état des lieux de la littérature, afin de vérifier si la façon d’appliquer l’observation motrice en clinique est justifiée d’un point de vue scientifique. Ce mémoire, de type revue de la littérature, s’inspire de cette constatation pour tenter d’apporter une ou plusieurs réponses à la question suivante : quels sont les mécanismes neurophysiologiques impliqués dans l’observation motrice chez les sujets sains ? Méthodologie : Les articles traitant de ce sujet ont été sélectionnés sur des bases de données selon des critères d’exclusion. Ils sont classés selon des thèmes qui correspondent aux différentes modalités d’application de l’observation motrice. Afin d’analyser chaque article de façon objective, une méthodologie stricte a été respectée par l’utilisation de grilles de lecture, en particularité celle d’un article de causalité. De plus, le niveau de preuve de chaque article est déterminé en fonction de la méthodologie adoptée dans l’étude. DEPARTEMENT PARAMEDICAL SECTION KINESITHERAPIE Résultats : La recherche bibliographique de ce mémoire a permis de tirer des recommandations générales à appliquer pour une approche thérapeutique optimale. L’observation motrice peut se faire de visu, via un tiers, un miroir ou des vidéos. Quel que soit le support utilisé pour observer, les bénéfices sur l’apprentissage moteur sont similaires. En clinique, « la thérapie par le miroir » est la technique la plus souvent utilisée dans l’observation motrice. Pourtant, les études analysées montrent que le mouvement de la main placée en face du miroir n’est pas la source des bénéfices. Ceux-ci sont dus à l’observation de la main reflétée dans le miroir. L’observation d’une vidéo ou d’un mouvement réalisé par un tiers permet d’obtenir des résultats similaires. L’observation motrice doit être proposée selon une perspective interne, c’est-à -dire que le mouvement observé est dans la même orientation que l’acteur du mouvement. Cela permet un recrutement plus important du système moteur par rapport à la perspective externe. Bien que l’observation motrice implicite permette d’obtenir des résultats, il est préférable de demander au patient d’observer attentivement l’action en vue de l’imiter par la suite. Cette observation active majore l’excitabilité cortico-spinale de l’observateur, augmente son processus attentionnel et met en jeu son processus d’imitation future. En observation motrice, le sujet obtiendra des bénéfices même si l’action observée lui est partiellement inconnue. Cependant, la réponse corticale sera d’autant plus forte si l’individu possède dans son répertoire moteur la trace corticale de l’action observée. Il est préférable d’observer des mouvements connus et à caractère transitif, c’est-à -dire dirigés vers une finalité, et qu’il y ait une congruence entre cette finalité et le mouvement réalisé pour l’atteindre. Enfin, observer des mouvements complexes et les faire varier dans leur complexité semble plus stimulant pour le cortex. Si le mouvement observé est transitif alors il est plus intéressant que sa finalité soit un objet fonctionnel (une tasse, une bouteille, une brosse à dent…) plutôt qu’une forme neutre (un cône, un cube….). Les outils potentialisent l’activation des représentations internes des mouvements généralement mis en place pour les saisir. Pour finir, il est important d’intégrer l’action observée dans un contexte connu par l’observateur. En effet, le contexte permet d’indicer l’observateur sur les intentions cachées derrière le mouvement de l’effecteur. Conclusions : L’observation motrice est une technique intéressante dans laquelle le patient est acteur de son traitement. Elle peut être appliquée chez des individus sains mais également avec des sujets pathologiques. Par exemple, elle est indiquée chez des hémiplégiques présentant une diminution de leurs capacités sensori-motrices, des patients douloureux chroniques (syndrome douloureux régional complexe), des patients avec des douleurs fantômes suite à une amputation ou encore des sujets immobilisés à la suite d’un traumatisme. L’analyse méthodologique de la littérature sur les modalités d’application de l’observation motrice, a permis de proposer des recommandations pour une pratique optimale de cette technique en kinésithérapie. Afin d’optimiser les bénéfices, cette technique doit être adaptée aux capacités du patient et prendre en compte ses habitudes de vie. Ces recommandations devraient permettre aux thérapeutes d’acquérir des connaissances supplémentaires au sujet de l’observation motrice et de ses différentes modalités d’application. L’observation motrice est une approche prometteuse qui devrait être exploitée comme traitement alternatif ou adjuvent au traitement kinésithérapique conventionnel afin de favoriser l’apprentissage moteur ou la récupération motrice. Mots-clés : « action observation » ; « mirror neuron » ; « system mirror in human » ; « motor learning by observation » ; « neurorehabilitation » | Promoteur : | Busegnies,Y./DELIRE, R. | Domaine TFE : | Master en Kinésithérapie | Permalink : | https://bibliotheque.helb-prigogine.be/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id= |
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