Résumé : | Le syndrome d’épuisement professionnel (SEP) touche près de 60 % des médecins urgentistes. La satisfaction professionnelle semble être un facteur protecteur contre le SEP. L’objectif de cette étude était d’évaluer le rôle de la satisfaction professionnelle dans la survenue d’un SEP parmi des médecins urgentistes du Poitou-Charentes.
Matériel et méthodes
La satisfaction professionnelle a été évaluée par la version française de l’Emergency Physician Job Scale (EPJS). Le SEP a été évaluée par le Maslach Burnout Inventory (MBI).
Résultats
Parmi les 89 urgentistes répondeurs sur 165 mails (54 %) : 70 % sont satisfaits à très satisfaits. Le meilleur score de satisfaction était obtenu dans le domaine des relations sociales (78 %), à l’inverse de celui des ressources (44 %). Cinquante-trois urgentistes présentaient en burnout (60 %), 47 % avaient un score d’accomplissement personnel faible. Vingt et un (24 %) urgentistes présentaient une atteinte modérée à sévère. Ils ont déclaré être les plus insatisfaits (p<0,05) dans chaque domaine de l’EPJS (autonomie administrative OR=8,0 [IC95 % : 2,6–24,0] ; autonomie clinique OR=8,8 [IC95 % : 2,9–26,6] ; ressources OR=3,1 [IC95 % : 1,1–8,9] ; relations sociales OR=22,9 [IC95 % : 5,9–88,3] ; équilibre travail/vie privée OR=24,6 (IC95 % : 6,9–88,6) ; défis cliniques OR=8,7 [IC95 % : 2,5–30,2]).
Conclusion
En dépit d’un taux de satisfaction au travail élevé, le SEP touche près de 60 % des urgentistes interrogés. Les SEP modérés à sévères semblent les plus mécontents. Des actions de préventions individuelles (information des soignants, dépistage par la médecine du travail) et collectives (analyse ergonomique du travail) doivent se poursuivre. |