Résumé : | Malgré les progrès dans la prise en charge du diabète de type 2, la maladie cardiovasculaire reste une préoccupation principale. Les grandes études interventionnelles de contrôle glycémique nous ont appris qu’il faut patienter plus de 10 ans avant d’espérer les bénéfices d’un traitement antidiabétique classique sur la morbimortalité cardiovasculaire. Suite à la controverse de la rosiglitazone, la FDA impose depuis 2008 de disposer de données de sécurité cardiovasculai re pour tous les nouveaux anti - diabétiques, et les premières études réalisées pour s’y conformer sont maintenant publiées. Elles montrèrent d’abord une neutralité cardiovasculaire des gliptines, un résultat somme toute peu étonnant pour un suivi médian de moins de 3 ans. Par contre, EMPA-REG OUTCOME puis LEADER réalisées chacune chez des diabétiques de type 2 avec antécédent cardiovasculaire furent une surprise : dans la première de ces études, l’empagliflozine prescrite au-dessus des antidiabétiques habituels a réduit de 14 % (P < 0,04) le critère principal (infarctus myocardique ou AVC non fatals ou mortalité cardiovasculaire), et ce principalement grâce à une réduction des décès cardiovasculaires de 38 % (P < 0,001). LEADER a montré similairement pour le liraglutide une réduction de 13 % du même critère composite principal (P = 0,01) accompagné d’une baisse de 22 % de la mortalité cardiovasculaire (P = 0,007). Dans les deux cas, le suivi médian était inférieur à 4 ans. En conclusion, ces deux études démontrent qu’il existe des mécanismes de protection cardiovasculaire puissants mais encore méconnus, indépendants du contrôle glycémique, capable d’améliorer la survie d’une population diabétique à très haut risque et déjà largement protégée par sartans/IECs, statines et antiagrégants plaquettaires. |