Résumé : | Les fausses couches tardives, les morts in utero, les interruptions médicales de grossesses sont autant de situations qui conduisent à l’accouchement d’un foetus né sans vie. Depuis la 2e moitié du XXe siècle, la limitation du nombre d’enfants comme la notion d’enfant désiré voire surinvesti, la contraception, la procréation médicalement assistée, l’échographie, ont modifié notre regard sur le foetus. Le diagnostic anténatal a permis d’anticiper des situations dramatiques qui auparavant survenaient à la naissance ou après. Les professionnels de la médecine périnatale s’interrogent sur la prise en charge de ce deuil particulier. Chaque étape de ce cheminement difficile pour les parents depuis l’annonce d’une anomalie chez le foetus, l’évaluation pronostique, la prise de décision puis sa réalisation est décodée. Cette pratique obligatoirement multidisciplinaire a rapproché les professionnels de la naissance. Il s’agit de respecter les parents qui souhaitent que soit faite une place symbolique au foetus mort pour ritualiser cette perte autant que ceux pour qui la symbolique n’est pas la même et pour lesquels l’obligation de reconnaissance pourrait accentuer la souffrance psychologique de manière désastreuse. La réponse à donner à ces demandes nécessite par ailleurs de rester vigilant afin de ne pas modifier le statut juridique de l’embryon ou du foetus, ce qui affaiblirait automatiquement la légitimité de l’interruption volontaire de grossesse. |