Résumé : | Chaque année, en Communauté française de Belgique, près de 3.000 élèves sont définitivement exclu-e-s de leur établissement scolaire, en cours ou en fin d’année. Ces données s’inscrivent dans un contexte où cette pratique est en augmentation ces dernières années ; naguère cantonnée dans le secondaire, elle s’étend même à présent dans l’enseignement fondamental. Elle concerne plus de 80% des garçons, et la prévalence est d’autant plus élevée que les élèves sont scolarisé-e-s dans des classes (au double sens du terme) accumulant les difficultés scolaires et sociales enseignement spécialisé, différencié, professionnel, etc. À l’instar de la réussite ou de l’orientation, l’exclusion définitive est un phénomène scolaire qui n’est pas neutre. Et trop souvent, il est interprété comme le reflet d’une inadaptation des élèves concerné-e-s à l’institution scolaire. Ces discours tendent alors à renforcer, involontairement ou pas, les thèses substantialistes : les garçons sont par nature plus agités, leur appartenance culturelle les prédispose à être indociles, l’indolence de leur milieu social et familial les a privés d’une éducation aux règles de la civilité, etc. [larevuenouvelle.be] |