Résumé : | Cet article s'attache à préciser les distinctions entre trois notions essentielles dans le domaine médico-social : la bienfaisance, la bienveillance et la bientraitance. L'auteur se fonde sur la bienfaisance selon Sénèque afin de rappeler quelques traits caractéristiques essentiels de cette vertu, cette qualité qui est à la fois un savoir-être et un savoir-faire particulier : le savoir bien-faire, et non pas un savoir technique qui consiste à savoir faire-bien. Il distingue ensuite "bien-faisance" et "bien-veillance", en montrant que la bienfaisance est à la charité ce que la bienveillance est à la générosité; l'idée défendue alors est que la bienveillance est ce qui anime la bienfaisance, ce qui lui donne son âme - et c'est pourquoi la bienveillance doit primer. Or, le monde professionnel parle surtout, et de plus en plus, de bientraitance; cependant, bienveillance et bientraitance ne sont pas la même chose. La bientraitance relève du champ juridque et politique. Elle désigne en quelque sorte une bonne pratique contrôlée. Elle n'est pas seulement le contraire de la matraitance, puisqu'elle désigne une pratique active qui inclut la vigilance et la prévention contre la maltraitance. Au terme de cett réflexion, l'auteur proppose de remettre au goût du jour un terme d'ancien français tombé en désuétude, qui dit mieux que la bienveillance l'idée de bien-vouloir : la 'bienveuillance'.
A la bientraitance, l'auteur préfère la bienfaisance, à la bienfaisance la bienveillance et à la bienveillance : la "bienveuillance". |