Résumé : | Cet article sur le raisonnement clinique (RC) et ses erreurs potentielles dans son apprentissage fait suite aux recueils de données réalisés dans le cadre d’une recherche doctorale en cours, sur ce thème. Elles sont issues de situations de soin écologiques en cabinet libéral avec des patients, dans un contexte de stage professionnel. L’étudiant rencontre pour la première fois le patient, sous la supervision de son référent et il doit réaliser sa démarche clinique kinésithérapique, son raisonnement pour pouvoir, en fin de séance, proposer un plan de traitement pertinent et adapté au patient.Suite aux premières constatations sur le terrain, nous avons été interpellés par deux faits. Le premier est que les étudiants présentent une difficulté à recueillir les indices clés dès les premiers instants, ce qui est le signe de la première erreur décrite dans l’apprentissage du RC médical [1]. Nous nous étions alors demandé si ce modèle de RC et de ses erreurs était transposable en masso-kinésithérapie ? Nous avions illustré notre propos à travers l’exemple de la prise de charge kinésithérapique de la bronchiolite et en avons déduit qu’il était transposable [2].
Le deuxième fait marquant est que chaque professionnel interviewé lors du recueil de données, semblait avoir sa façon de fonctionner, et sa façon de transmettre les informations aux étudiants et de le corriger. Les erreurs décrites dans l’apprentissage du RC médical ont-elles des traces dans des éléments de transmissions professionnelles kinésithérapiques utilisés actuellement ? Pour répondre à cette interrogation, nous avons eu l’idée d’aller rechercher les critères d’évaluation présents, dans des grilles d’évaluation diagnostique utilisées dans le réseau ARB bronchiolite IDF depuis 2003 et publiées dans des revues professionnelles. À travers ces critères, les erreurs potentielles et le raisonnement qui le sous-tend sont visibles. |