Résumé : | Élaborée il y a maintenant plus de 20 ans par l’équipe du professeur Ramachandran [1] la thérapie miroir propose aux patients d’effectuer des mouvements avec le membre dit sain, tout en regardant le reflet de ce dernier dans le miroir. Le membre dit pathologique est alors exclu du champ visuel du patient. Ce dispositif crée une illusion visuelle de mouvement du membre pathologique, par feedback visuel augmenté sur le cortex moteur.
Le patient doit impérativement se concentrer sur le reflet du membre sain dans le miroir et potentiellement avoir l’intention de réaliser ce mouvement avec le membre pathologique. Ceci permettrait de stimuler les structures sensorimotrices et associer une information visuelle cohérente à l’intention motrice. Plusieurs niveaux d’intention motrice ont été identifiés [2], lesquels seraient à adapter au niveau de récupération moteur du patient : tout d’abord l’observation (passive), puis l’imagination (simulation, sans intention de « faire » le geste), l’ébauche motrice (le patient ébauche le geste, sans effort) et enfin l’effort moteur (le patient tente de reproduire le geste avec le membre déficitaire).
De nombreux auteurs ont démontré des effets significatifs de la thérapie miroir concernant différentes déficiences dans plusieurs domaines. Tout d’abord, pour le traitement des douleurs du membre fantôme, entraînant une diminution, voire une disparition complète de ces dernières [2]. Puis, dans le cas du traitement du syndrome régional complexe de type 1, à l’origine d’un soulagement de la douleur et de l’amélioration du contrôle moteur en phase aiguë [3]. Cependant, dans le cadre du stade chronique, les effets sont divergents selon les auteurs [4].
Enfin, dans un contexte de blessures orthopédiques, comme la récupération de la déficience d’extension active du poignet [5] ou de la main [6], avec un niveau de preuve toutefois insuffisant dans ces études. Les différentes applications potentielles de la thérapie miroir sont représentées sur la figure 1. |