Résumé : | Les urgences neuro-ophtalmologiques peuvent représenter un défi diagnostique et thérapeutique, en raison du risque potentiel immédiat vital ou visuel. Les principales urgences sont la conséquence d’une atteinte ischémique (notamment dans le cadre d’un accident vasculaire cérébral), d’une compression anévrysmale ou tumorale, ou encore d’une atteinte infectieuse ou inflammatoire. Une diplopie peut révéler un anévrysme intracrânien, notamment en cas d’atteinte partielle du IIIe nerf crânien, s’accompagnant d’une atteinte pupillaire. Les troubles de la motricité conjuguée peuvent être le mode de révélation d’une lésion inflammatoire ou ischémique, le plus souvent dans le tronc cérébral. Un œdème papillaire bilatéral, témoignant d’une hypertension intracrânienne, peut être la manifestation d’un processus expansif intracrânien. Une tumeur intracrânienne peut aussi se manifester par une ou plusieurs paralysies oculomotrices, une neuropathie optique compressive ou encore des déficits systématisés au champ visuel, en cas d’atteinte chiasmatique ou rétrochiasmatique. Une neuropathie optique ischémique antérieure aiguë peut être la première manifestation d’une maladie de Horton. La suspicion d’une origine artéritique impose un traitement parentéral par corticostéroïdes, en urgence, pour prévenir l’atteinte controlatérale. Un syndrome de Claude-Bernard-Horner (douloureux) fait suspecter une dissection carotidienne ; ailleurs, il peut témoigner d’une lésion de la chaîne sympathique dans sa portion centrale ou encore thoracique. À travers quelques descriptions neuro-ophtalmologiques, cette actualisation, non exhaustive, remet en perspective la conduite clinique et les examens les plus appropriés en situation d’urgence. |