Résumé : | ès ses origines, la réflexion éthique semble être inhérente à la démarche et à la culture palliative, en interrogeant la nature du soin médical, ses limites et son sens. En mettant en avant, comme véritable enjeu médical, que le soin à l’humain ne se réduit ni à l’objectivité du corps, ni à la finalité de sa guérison, et en insistant sur ce que le soin à une souffrance globale a de fondamentalement soignant, les soins palliatifs mettent à jour une dimension éthique et philosophique. Les éthiques du care, courant récent visant à proposer une approche nouvelle de l’éthique, constitue alors une perspective à explorer. En effet, la notion de vulnérabilité, qui y est centrale, est interrogée à l’épreuve d’une réflexion sur le travail : quels sont les ressorts moraux du travail de soin, pour les personnes soignées comme pour les soignants, en ce que ce travail nous confronte à une vulnérabilité potentielle partagée ? Notre objectif sera donc d’interroger les fondements épistémologiques de la culture palliative, afin de les mettre en dialogue avec le courant des éthiques du care : les soins palliatifs sont-ils naturellement « ancrés » dans le care ? En quoi les éthiques du care viennent questionner les fondements et pratiques des soins palliatifs ? En interrogeant les conditions, les finalités et les fondements des soins palliatifs, dans leur contexte d’exercice quotidien, l’enjeu est de proposer des pistes de réflexion tendant à interroger et renouveler la dimension éthique propre aux soins palliatifs. |