Résumé : | La dyslexie-dysorthographie du développement présente souvent des résistances à la rééducation, et les
difficultés en codage phonologique, en lecture et en orthographe persistent souvent tout au long de la vie. Des
stratégies de remédiation sont donc à développer pour aider ces élèves à utiliser d’autres types d’informations
que phonologiques et orthographiques lexicales. La prise en compte des unités morphologiques apparaît dans ce
contexte intéressante, car la morphologie occupe une place pivot entre les aspects formels et sémantiques du
langage. La morphologie dérivationnelle s’intéresse à la construction des mots à partir d’une base par processus
de dérivation, préfixation ou suffixation, et composition.
L’intérêt est que le codage orthographique des unités morphémiques est relié à la signification des unités, ce qui
peut permettre de renforcer ces connexions, notamment chez les lecteurs en difficulté. L’objectif de cet article
est de présenter une synthèse narrative de la littérature sur ce sujet. Cette revue inclut également des
interventions destinées à des lecteurs qui ne sont pas dyslexiques. Les études sont considérées selon l’impact
qu’a l’intervention sur différentes mesures du langage oral et écrit (conscience morphologique, orthographe,
reconnaissance de mots, compréhension) et selon les caractéristiques de la population. Cette revue laisse
apparaître qu’il s’agit d’un champ en plein développement et que des clarifications sont nécessaires pour bien
faire apparaître les bénéfices possibles d’un tel entraînement chez des lecteurs en difficultés, notamment
dyslexiques. |