Résumé : | Les cervico-dorsalgies représentent une affection très courante en pratique clinique. Selon Jette et al., les problèmes cervicaux représentent environ 25 % de toutes les consultations ambulatoires des physiothérapeutes [1]. De plus, d’après différentes sources, leur incidence est en constante augmentation, ce qui serait expliqué par une mauvaise posture liée à l’utilisation toujours plus fréquente et longue d’objets numériques, conduisant par exemple aux « texto-cervicalgies » ou « text neck ».
Actuellement, une personne passe en moyenne 2 à 4 heures par jour avec la tête penchée en avant pour lire ou écrire sur son téléphone portable ou autre [2]. Vu l’ampleur du phénomène et son évolution, le physiothérapeute est plus que jamais tenu de s’informer et de fournir une prise en charge la plus efficace possible aux patients atteints de troubles cervico-thoraciques. Pour l’aider dans cette tâche, le professionnel s’appuiera idéalement sur des recommandations de bonne pratique issues des preuves scientifiques. Cependant, le clinicien et le chercheur ont des contraintes différentes.
Pour faire très simple, le scientifique regroupe des individus selon quelques critères en vue d’avoir une population la plus homogène possible puis teste une intervention sur ce groupe. Une comparaison de cette intervention avec celle appliquée à un ou plusieurs autres groupes, également les plus homogènes possibles, est alors courante (groupe contrôle, autre groupe de patients, etc.). Le praticien, lui, a un seul individu en face de lui auquel il doit offrir la meilleure intervention possible en se basant sur son bagage personnel : ses expériences passées, ses formations, sa lecture de la littérature mondiale, etc.
Le scientifique, dans sa recherche d’homogénéité de ses populations d’étude, utilise une classification en sous-groupes. Cette façon de faire est une tendance mondiale qui a été grandement appliquée pour le rachis lombaire mais qui est aussi de mise pour d’autres zones corporelles. Cette classification en sous-groupes permet de déterminer le pronostic d’un patient et de sélectionner l’intervention la plus appropriée.
Il existe plusieurs systèmes de classification mais aucun n’est parfait et il est difficile de les comparer en termes d’efficacité. En revanche, se baser sur l’identification de mécanismes patho-anatomiques (tab. I) comme dans le modèle biomédical classique est largement dépassé et à éviter |