Résumé : | Les champs électromagnétiques (EM) de notre environnement peuvent-ils affecter la santé et si oui, à partir de quelle intensité/durée d’exposition ? Comme pour d’autres questions en santé-environnement, toute tentative de réponse se heurte aux difficultés suivantes : complexification de l’environnement, donc diversification des facteurs confondants ; influence de la perception du risque et/ou de conflits d’intérêt ; utilisation d’outils d’analyse toujours plus sensibles, donc moins spécifiques ; accroissement du nombre de publications avec complexification consécutive de toute revue de littérature. Et la question des champs EM, elle-même, expose encore à des difficultés supplémentaires. En ce qui concerne les radiofréquences (GSM, wifi, etc.), la dosimétrie d’une part est extrêmement aléatoire. Il est en effet impossible de prédire l’intensité moyenne d’exposition aux antennes environnantes ou au combiné d’un GSM ou smartphone. D’autre part, toute observation faite sur les rongeurs ne peut être extrapolée à l’Homme que moyennant l’application d’un facteur correctif à l’intensité d’exposition concernée. Or la valeur exacte de ce facteur reste incertaine. Egalement, les mécanismes d’interaction des champs EM avec le vivant semblent encore imparfaitement compris. En effet, pour les 50/60 Hz de l’électricité, un doublement du risque de leucémie infantile existe pour une exposition prolongée à une intensité 500 fois inférieure à celle à partir de laquelle des effets biologiques paraissent possibles. Et en radiofréquences, où seuls les effets thermiques sont considérés à ce jour, des données récentes supportent la possibilité d’un effet cancérigène pour des intensités plus faibles que celles qui causent un échauffement significatif des tissus. |