Résumé : | Contexte Devenir parents lorsque l’anomalie fœtale entre brusquement en scène… et c’est tout un avenir imaginé qui s’écroule… Il s’agit ensuite de reconstruire. Problématique Dans cette étude nous nous sommes intéressés à l’impact traumatique de la perte périnatale, aux facteurs d’étayage et d’entrave du travail de deuil des devenant parents vivant l’annonce d’une pathologie fœtale grave, sans aucun projet curatif possible. Méthode Nous avons choisi de rencontrer deux ans après la perte de leur bébé, des couples ayant interrompu leur grossesse ou l’ayant poursuivie vers un accompagnement de leur nouveau-né en soins palliatifs en salle de naissance. Nous avons sollicité 13 couples suivis antérieurement à la maternité de l’hôpital Necker ; parmi eux, cinq se sont orientés vers la poursuite de la grossesse (G1) et sept vers l’interruption médicale de grossesse (G2). Cinq couples ont constitué le premier groupe, deux couples le second. À partir de l’analyse d’entretiens semi-structurés et d’une évaluation de l’état de stress post-traumatique, nous nous sommes interrogés sur la facilité d’accès au choix de leur orientation et sur l’objectalisation du fœtus comme d’éventuels facteurs favorisant le travail de deuil des parents. Résultats La remobilisation psychique après la sidération des premiers temps apparaît d’abord déterminante. La réflexion et le sens trouvé par chacun autour du choix vers telle ou telle orientation et l’objectalisation du fœtus dans la construction d’un lien avec lui pourraient s’inscrire comme facteurs facilitant le travail de deuil de ces devenant parents. La parentalisation se retisse et une renarcissisation est favorisée. Conclusion Notre étude, malgré un échantillon restreint, nous a permis d’alimenter la réflexion et le questionnement sur le travail du deuil périnatal et sur l’accompagnement du soin palliatif en salle de naissance. |