Résumé : | Les tests génétiques dans les familles ayant une mutation prédisposant aux cancers sein/ovaire ( BRCA1/2) sont maintenant accessibles à des personnes n’ayant pas encore accompli leur projet parental. L’objectif de cette étude qualitative était d’explorer de manière descriptive comment se posent les questions de reproduction pour des femmes appartenant à ces familles, et comment s’argumentent dans un contexte théorique les attitudes par rapport au diagnostic prénatal (DPN) et/ou préimplantatoire (DPI). Nous avons utilisé une méthodologie par entretiens de recherche approfondis, menés en face-à -face, selon l’approche dite grounded theory. Vingt femmes porteuses d’une mutation BRCA1/2 ont été incluses (31-57 ans) ; 12 ayant eu un cancer du sein et/ou de l’ovaire. La connaissance de la mutation n’a pas modifié fondamentalement le projet parental mais l’annexectomie prophylactique en a fait varier sa dynamique pour certaines. Si la majorité des femmes étaient favorables au DPI ( n?=?14) la position par rapport au DPN était freinée par l’interruption médicale de grossesse. À côté des argumentations éthiques et morales, les positions des femmes s’élaborent différemment en fonction de leur expérience de la maladie, personnelle ou familiale. Cette expérience organise les perceptions que les femmes ont de la gravité, du risque et de la curabilité de cette maladie. |