Résumé : | Introduction : Les patients souffrant de douleurs chroniques non cancéreuses (DCNC) bénéficient souvent d’une multitude de médicaments, y compris d’opioïdes forts, qui peuvent être source de nombreux effets secondaires en cas de prise prolongée. L’objectif principal est d’évaluer l’impact du sevrage hospitalier en opioïdes forts sur les douleurs et différents paramètres de la vie quotidienne. Les objectifs secondaires sont d’évaluer la satisfaction des patients à distance du sevrage, et les difficultés rencontrées lors de l’hospitalisation.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective. L’ensemble des patients hospitalisés pour sevrage en opioïdes forts en rhumatologie au CHU de Rouen entre janvier 2013 et juin 2015 ont été contactés par téléphone, au minimum 6 mois après leur hospitalisation.
Résultats : Sur 83 patients inclus, 63 questionnaires ont été finalisés. Malgré l’épreuve que le sevrage représente, la satisfaction de l’avoir réalisé est grande puisque sur une échelle numérique allant de 0 à 10, elle est évaluée entre 7 et 10 pour 71 % des patients. Chez 2/3 des patients, l’échelle numérique de la douleur est soit inchangée, soit améliorée. L’ensemble des paramètres de la vie quotidienne étudiés étaient également améliorés ou inchangés dans plus de 90 % des cas.
Discussion : La satisfaction des patients est liée à une amélioration des douleurs, mais aussi à une amélioration de la qualité de vie. Ces résultats très satisfaisants sont à modérer avec le fait que plus d’un tiers des patients sortent avec une prescription d’opioïdes faibles, et 27 % avec un antidépresseur.
Conclusion : Le rapport bénéfices risques de la prescription d’opioïdes forts doit être une préoccupation permanente dans le contexte de douleurs chroniques non cancéreuses. |