Résumé : | L’International Continence Society (ICS) définie l'incontinence urinaire comme la plainte de fuites urinaires involontaires. Il existe différents types d'incontinence urinaire, notamment:
– l'incontinence urinaire à l'effort (IUE) plainte de fuites urinaires lors d'activités physiques, de toux ou d'éternuements ;
– l'incontinence urinaire par impériosités ou urgenturie : la plainte de fuite urinaire involontaire précédée ou accompagnée d'une sensation d'urgence mictionnelle ;
– l'incontinence urinaire mixte : la plainte de fuites urinaires involontaires associées à une urgence mictionnelle, ainsi qu'à des activités physiques, de toux ou d'éternuements.
L'IUE résulte principalement d'une faiblesse ou d'un affaiblissement des muscles du plancher pelvien (MPV) et des structures de soutien qui maintiennent la vessie en place.
L'incontinence urinaire est un symptôme fréquent. Il est cependant difficile d’avoir des chiffres précis quant à son incidence et prévalence puisqu’elle varie largement selon les populations étudiées et les différentes définitions retenues [2]. On estime la prévalence de l’incontinence urinaire entre 25 et 45 % pour les femmes adultes de la population générale et une incidence variant de 1 à 11 % [2]. Au total, on estime que près de 200 millions de personnes sont touchées par ce trouble à l'échelle internationale.
Plusieurs facteurs de risque peuvent contribuer au développement de l'IUE. On retrouve ainsi la grossesse et l'accouchement, les antécédents de chirurgie pelvienne tels que l'hystérectomie, l'obésité, le vieillissement, la ménopause, le tabagisme, la constipation chronique et certaines activités sportives traumatiques pour le périnée. Ces facteurs peuvent engendrer une affaiblissement des MPV, réduisant ainsi leur capacité à maintenir la fermeture de l'urètre lors d'efforts physiques [2].
La stratégie thérapeutique dans l'incontinence urinaire d’effort comprend d’abord les traitements non chirurgicaux, tels que la rééducation du plancher pelvien réalisée par un kinésithérapeute spécialisé [3]. Ces séances de rééducation visent à renforcer les MPV, à améliorer leur coordination et leur réactivité, ainsi qu'à favoriser une meilleure prise de conscience de leur activité.
Le kinésithérapeute peut également recourir à des techniques telles que le biofeedback, qui fournit des informations visuelles ou auditives sur l'activité musculaire, permettant au patient d'appréhender et de contrôler plus efficacement les contractions pelviennes. Cette approche vise à optimiser l'efficacité des exercices de renforcement musculaire.
L'évaluation préalable du kinésithérapeute est évidemment une étape indispensable avant la mise en place du programme de rééducation. Il comprend notamment un examen physique afin d’évaluer la force, l'endurance et la coordination des muscles pelviens. Les autres facteurs influençant l'incontinence urinaire, tels que la posture et l'activité physique, sont également évalués.
Cet article présentera l’analyse de l’étude publiée par Gimenes et al. en 2022 dans le « Journal of Physiotherapy » sur la fonction des MPV selon la position gynécologique ou debout chez des femmes atteintes d’IUE. |