Résumé : | Objectif : Les attentats à Saint-Denis et à Paris de Novembre 2015 ont fait émerger la question de la place des étudiants dans les équipes médicales préhospitalières intervenant auprès des victimes. Connaître l’avis des étudiants quant à leur présence sur le lieu d’un attentat a été l’objectif de cette étude. Méthodes : Tous les étudiants de deux universités d’une région touchée par les attentats ont été interrogés 12 jours après les évènements. Les questions évaluaient leur souhait, en cas d’attentat, d’aller avec l’équipe sur le lieu des attentats, le caractère obligatoire ou non de cette présence et les sentiments liés à cette expérience : frustration, peur, crainte de traumatisme ou d’être inutile. Résultats : 2.026 étudiants en médecine ont été contactés, 530 étudiants ont répondu : 325 (62 %) femmes et 200 (28 %) hommes, d’âge médian 22 [21-24] ans. S’ils avaient été de garde, 367 (71 %) auraient souhaité aller avec l’équipe sur le lieu de l’attentat. Le taux de réponse positive était supérieur chez les hommes (82 % vs 64 % ; p < 0,0001). Le choix d’aller avec les équipes du Service d’Aide médicale urgente (SAMU) était significativement associé au stage antérieur au SAMU (88 % ; p = 0,003) ou en réanimation (75 % ; p < 0,02) et aux années d’études (+ 5 % par an). Les étudiants pensaient que cette présence sur le lieu des évènements devait être facultative (N = 411 ; 78 %). Les sentiments prédominants étaient la crainte d’être inutile (N = 247 ; 47 %) et la frustration de ne pas avoir été présent (N = 193, 37 %). Conclusion : Les étudiants en médecine souhaiteraient aller avec l’équipe préhospitalière sur le lieu d’un attentat, à condition que le choix soit facultatif. |