Résumé : | Nous savons maintenant que lors d’une surdité avec distorsions du type de la presbyacousie, l’appareillage seul n’est pas suffisant à partir d’un certain degré de surdité. Il apporte une aide considérable dont il est impossible de se passer, mais il nous semble devoir être complété par un travail que le patient peut faire et pour lequel le rôle de l’orthophoniste peut être décisif. Si, comme nous le pensons, un accompagnement aussi interactif que possible doit être considéré comme essentiel pour la thérapeutique, nous devons entrer dans une démarche interdisciplinaire que nous appelons le réseau de l’audition. Il fait appel à l’ORL, l’audioprothésiste et l’orthophoniste, qui travaillent ensemble. Le gériatre y aura toute sa part en relation avec ce réseau, car il connaît bien le patient dans sa globalité. Nous pensons qu’il faut caractériser l’action de l’or- thophoniste et préciser le travail qui doit être le sien. Si l’audioprothésiste adapte les aides auditives au patient, l’orthophoniste adapte le patient à ses aides. Quand on sait que l’audition se construit toute la vie au rythme des perceptions, il est important que ce travail de construction, qui est effectué avant tout par le patient, soit aidé aussi par l’orthophoniste car il est difficile et demande beaucoup à des personnes sou- vent âgées. Le bilan est capital pour guider les procédures qui seront proposées et si les efforts sont conjoints dans un réseau de l’audition, les résultats ont toutes les chances d’être bons, comme notre expérience quoti- dienne nous le démontre. La rééducation que nous proposons doit être justifiée et mise en procédure de manière à offrir une palette complète des possibilités validées tout en gardant à l’esprit que chaque presbyacousique est un cas parti- culier auquel il faudra adapter la prise en charge. S’il reste encore à faire aujourd’hui nous montrons que nous disposons tout de même d’un capital important d’aides orthophoniques à mettre au service de chaque malentendant. Le réseau de l’audition dans lequel chacun a sa place, donne au presbyacousique ce qu’il est en droit d’espé- rer pour lui éviter les graves complications qui l’atten- dent lors d’une évolution abandonnée à elle-même. Mais le malentendant doit accepter d’être l’acteur principal de sa compensation en s’adaptant sans cesse à son environnement. Donner des clés et aider les presbyacousiques à développer des compensations palliant les défaillances auditives qui persistent mal- gré un bon appareillage : telle est la mission de l’or- thophoniste. |