Résumé : | L’arrêt cardiorespiratoire dont l’étiologie la plus fréquente est l’ischémie aiguë du myocarde, est une cause majeure de décès. La survie globale des victimes d’arrêt cardiorespiratoire est très précaire et étroitement liée à l’efficience de la chaîne de survie. Chez les patients ayant retrouvé une circulation efficace, une cascade de phénomènes physiopathologiques limite le succès de la réanimation et le pronostic neurologique des jours suivants. Des critères simplement mesurables ont été recherchés afin d’identifier les patients dont la réanimation serait vouée à l’échec et pour lesquels une absence ou un arrêt de la réanimation pourrait être préconisés. Parmi ceux-ci, l’absence de témoin, associé à d’autres critères comme l’asystolie initiale, semble être un critère majeur permettant de prédire le non-retour à une circulation spontanée efficace. Toutefois, l’hétérogénéité des populations et des systèmes d’organisation de soins et l’évolution des caractéristiques initiales des patients rendent la généralisation de ces conclusions difficiles. Aussi, l’utilisation de critères validés pour déterminer la poursuite ou non de la réanimation, fait encore débat. Enfin, le développement du don d’organe impose actuellement une réflexion sur la poursuite des efforts de réanimation chez des patients présentant des arrêts cardiaques réfractaires. Ne pas entreprendre ou arrêter la réanimation d’un arrêt cardiaque sans témoin est donc logique mais ce critère isolé est insuffisant et doit être associé à d’autres paramètres péjoratifs sur le plan pronostique. |