Titre : | Impact éventuel de la musique sur l'effort volontaire lors d'un exercice sous-maximal | Type de document : | TFE | Auteurs : | Pierre Bruneu, Auteur ; Véronique Leloux, Promoteur ; Eric De Gunsch, Promoteur | Année de publication : | 2013 | Résumé : | Expérimental. Nous assistons de nos jours à une véritable démocratisation de la musique. L’essor d’internet et des nouvelles technologies l’a rendue accessible à tous et les genres musicaux se sont multipliés permettant de toucher le plus grand nombre. Les sportifs n’ont pas échappé à cette tendance. Il suffit de se rendre dans un parc public fréquenté par les joggeurs pour se rendre compte de son omniprésence dans les villes occidentales. La grande majorité des coureurs dispose de lecteurs mp3 et d’écouteurs afin d’accompagner leur effort. La présence de la musique dans le milieu sportif ne se limite pas au monde de la course à pied. Nombreux sont les sportifs, quel que soit leur niveau, pour qui la musique est source de motivation et de dépassement et qui l’utilisent dans leur préparation physique, leur échauffement ou lors des compétitions. Certaines fédérations (marathon, triathlon) ont même interdit son utilisation, considérant la musique comme un dopant. Fort de ces constats et partant des différentes études sur ce sujet, nous avons cherché dans le présent mémoire à analyser l’impact de la musique synchronisée à l’effort lors d’un exercice sous maximal sur une population d’étudiants. 1. Hypothèse et objectif L’hypothèse émise dans ce travail est la suivante : l’écoute de musique lors d’un effort sous maximal permettrait d’améliorer le ressenti de celui-ci. L’objectif est donc de montrer que la musique pourrait se révéler être un élément de choix afin de diminuer les sensations désagréables ressenties par le sportif. Un protocole expérimental a donc été mis en place afin d’évaluer, au travers de différents paramètres, l’éventuelle amélioration de la performance et du ressenti de l’effort. 2. Population cible L’étude porte sur une population mixte d’étudiants de la HELB. Les quatorze sujets sont âgés de 19 à 28 ans (moyenne : 23,2 ; écart type : 1,9). 3. Protocole Le but de cette étude étant d’objectiver les effets que pourrait avoir la musique synchronisée à l’effort sur celui-ci, nous avons donc mis en place un protocole d’exercice sous-maximal à la fois simple et reproductible permettant une bonne analyse de nos différentes variables. Les participants à l’expérience sont au préalable familiarisés à l’échelle de perception de l’effort de Borg ainsi qu’à son utilisation. Une bande télémétrique, préalablement humidifiée, est placée sur chaque participant. Celle-ci sera fixée sur le thorax, sous les pectoraux avec l’émetteur placé sur le sternum à même la peau. Les sujets sont ensuite invités à s’installer sur le cycloergomètre qui leur est attribué et à régler la selle de manière à ce que le membre inférieur, en position la plus basse sur la pédale, soit en légère flexion. L’épreuve commence alors par une phase d’échauffement de deux minutes à une vitesse de 60 rpm (tours par minute) sans frein au pédalage. Le temps d’échauffement écoulé, la résistance est fixée sur une puissance de 60 watts (W). La musique démarre et les participants doivent alors pédaler à un rythme compris entre 65 et 70 rpm, correspondant à la moitié du tempo musical (compris entre 130 et 140 BPM). Chaque demi-tour de pédale correspond donc à un battement musical, permettant ainsi la synchronisation de l’effort sur le tempo. En effet, il apparaît, selon Karageorghis, Terry, et Lane, que le tempo constitue l’élément le plus important, comparé aux autres composants de la musique, comme source motivationnelle lors de l’effort. Cette hypothèse a été relayée dans de nombreuses études dont certaines précisent que l’effet est encore augmenté pour des tempos supérieurs à 120 BPM. De plus, certaines études précisent que si le tempo musical est synchronisé au rythme de l’effort, alors la musique permettra une facilitation encore plus importante de celui-ci. Ensuite, toutes les 3 minutes sont ajoutées 30 W à la résistance. Ces incrémentations sont réalisées jusqu’à que le sujet ait atteint 80% de sa fréquence cardiaque maximale théorique. Celle-ci aura été calculée au préalable selon la formule d’Astrand (FC max théorique = 220 – âge). Une fois cette fréquence cardiaque atteinte, le sujet est invité à maintenir ce dernier palier encore 3 minutes. S’en suit une période de récupération de 2 minutes avec une résistance de 30 W. Pendant la durée de cette épreuve, la fréquence cardiaque du participant est notée toutes les 30 secondes. Le sujet doit aussi indiquer la difficulté de l’effort perçu via l’échelle de Borg après 4 minutes d’effort et directement à la fin de l’épreuve (juste avant la période de récupération). Est également notée en fin d’épreuve la distance parcourue durant l’exercice. Deux groupes tests suivront ce protocole : un groupe aura sa première séance sans musique, puis une semaine plus tard une seconde séance avec musique. L’autre groupe test passera par les mêmes conditions expérimentales mais dans l’ordre inverse. La séance sans musique suit exactement le même protocole. 4. Interprétation des résultats Notre analyse statistique ne montre aucune différence significative quant aux effets de la musique sur l’effort sous maximal. En effet, qu’il s’agisse de la fréquence cardiaque, de la RPE ou de la distance, les p valeurs sont trop importantes pour conclure à une différence statistiquement significatives. Nous n’avons donc pas pu montrer que la musique synchronisée à l’effort induit une amélioration de celui-ci. Toutefois, les études rencontrées sur ce sujet vont majoritairement dans le sens d’un effet bénéfique de la musique. 5. Conclusion Nos expérimentations n’ont pas montré de différences statistiquement significatives. Nous ne pouvons donc pas conclure que la musique permet une amélioration de la performance sportive lors d’un effort sous maximal. Toutefois, face aux nombreuses études qui démontrent l’aspect stimulant de la musique, et, en prenant en considération les différents biais de notre travail, nous ne pouvons pas écarter totalement notre hypothèse initiale. Il pourrait se montrer intéressant de remanier notre étude en prenant en compte les limites du protocole. | Promoteur : | M De Gunsch E/Mme Leloux V | Domaine TFE : | Master en Kinésithérapie | En ligne : | MLK2013BRUNEUPierreTFE.pdf | Permalink : | https://bibliotheque.helb-prigogine.be/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id= |
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