Résumé : | La leptospirose est la première anthropozoonose de répartition mondiale, avec une incidence
estimée à 1 million de cas par an. Elle est cependant plus fréquente dans les pays tropicaux.
En France métropolitaine, les personnes les plus exposées sont les sportifs en eau douce (canoë-kayak, rafting, spéléologie...) et les travailleurs agricoles. Le pic d'incidence a lieu à la fin de l'été. Après pénétration cutanée ou muqueuse, les leptospires peuvent entraîner des lésions directes par envahissement tissulaire et indirectes par mécanisme toxinique et/ou immunologique. Le tableau clinique de la leptospirose, aussi appelée «grippe d'été», est protéiforme: il va du simple syndrome grippal au sepsis sévère
avec défaillance multiviscérale, avec à des degrés divers de la fièvre, des céphalées, des myalgies et une suffusion conjonctivale très évocatrice. La biologie peut montrer une thrombopénie, une lymphopénie, une cholestase, une cytolyse hépatique, une insuffisance rénale, une hématurie et une protéinurie. La mortalité est en règle quasi nulle si les éventuelles défaillances d'organes (insuffisance rénale, oedème pulmonaire lésionnel...) sont suppléées par une réanimation adéquate. Habituellement, le diagnostic repose sur la sérologie (test de micro-agglutination) répétée à 15 jours d'intervalle. Une première sérologie négative ne suffit pas à écarter le diagnostic. La recherche par polymerase chain reaction (PCR) facilite aujourd'hui le diagnostic de la leptospirose. Un vaccin est disponible mais ne protège que contre le sérogroupe Icterohaemorrhagiae. Il est recommandé pour les professionnels exposés, mais il n'y a pas de consensus concernant son utilisation lors des activités de loisirs. |