Résumé : | Contexte
L’ifosfamide est une des principales molécules utilisées dans le traitement des sarcomes. L’encéphalopathie à l’ifosfamide (EI) est un événement indésirable rare mais grave, dont les facteurs de risque sont mal connus.
Méthodes
Nous avons conduit une étude rétrospective unicentrique, dont les objectifs étaient de préciser la fréquence et les facteurs de risque de l’EI lors des deux premiers cycles d’ifosfamide, chez les patients traités pour un sarcome. Étaient analysés les données cliniques, biologiques, tumorales et le protocole de chimiothérapie.
Résultats
De septembre 2008 à novembre 2013, 187 patients étaient inclus, 8 cas d’EI étaient identifiés, soit une fréquence de 4,2 % (IC95 % : 1,8–8,2). L’âge médian était de 27 ans (extrêmes : 0–78). En analyse univariée, les facteurs de risque d’EI étaient un score OMS≥2 (OR=9,52 [IC95 % : 2,38–38,80]), l’hypoalbuminémie≤36g/L (OR=9,79 [IC95 % : 1,19–80,26]), l’atteinte neuro-méningée (OR=13,20 [IC95 % : 2,76–63,19]) et une administration de l’ifosfamide fractionnée sur 4 ou 5jours (OR=6,00 [IC95 % : 1,40–25,60]). En analyse multivariée, les facteurs de risque d’EI étaient un score OMS≥2 (OR=16,00 [IC95 % : 2,80–67,00]), une atteinte neuro-méningée (OR=23,56 [IC95 % : 2,01–456,80]) et une administration de l’ifosfamide fractionnée sur 4 ou 5jours (OR=57,45 [IC95 % : 1,66–35,00]).
Conclusion
L’ifosfamide doit être délivré avec précaution en cas d’altération de l’état général. Un fractionnement sur 4 ou 5jours et une atteinte neuro-méningée semblent associés à une augmentation du risque d’EI. |