Résumé : | L’imagerie motrice (IM) consiste à se représenter mentalement un mouvement sans produire l’activité musculaire permettant de l’exécuter [1]. Initialement développée pour l'apprentissage moteur et l'amélioration de l'habileté sportive [2, 3], elle revêt ces deux dernières décennies une importance grandissante en neuro-réhabilitation. En pratique, l’efficacité de l’imagerie motrice est influencée non seulement par la technique utilisée, mais aussi la capacité d’imagerie de la personne impliquée dans cette tâche.
La capacité d'imagerie représente la facilité ou la difficulté pour une personne à se représenter une image mentale [4]. Dans la littérature, les méthodes d’évaluation de la capacité d’IM sont multiples [5] : on retrouve les approches psychométriques (par exemple le Movement Imagery Questionnaire), les techniques qualitatives (entretiens et interviews), les techniques psychophysiologiques (par exemple l’activité cardio-respiratoire ou électrodermale) et comportementale (la chronométrie mentale). Cependant, en clinique, la chronométrie mentale reste l'outil préférentiel d'évaluation de la capacité d'imagerie.
La chronométrie mentale consiste à comparer la durée nécessaire pour imaginer mentalement une tâche à sa durée réelle d’exécution. Elle évalue l'invariance temporelle du geste. Une équivalence entre ces durées, traduit l’implication de modèles prédictifs pour des actions réelles dans l'IM, et donc la capacité à former des images mentales temporellement précises.
Chez les patients post-AVC, plusieurs auteurs [9] rapportent de fortes variabilités de chronométrie mentale, alors que d'autres soutiennent l’existence d’une équivalence temporelle, lorsque les mouvements imaginés ne sont pas trop longs, complexes ou ne requièrent pas une précision élevée.L’objectif de notre étude est de proposer une synthèse de la littérature actuelle sur la chronométrie mentale chez le patient post-AVC, de préciser les différentes méthodes de chronométrie mentale les plus utilisées, puis d’indiquer laquelle de ces méthodes serait la plus adaptée aux personnes hémiplégiques. |