Résumé : | À la lumière des récentes attaques terroristes survenues sur le territoire européen, il est nécessaire de s’interroger sur l’organisation des secours et sur la prise en charge médicale pédiatrique dans l’éventualité d’un attentat impliquant de très nombreux enfants. Pour assurer une prise en charge interventionnelle rapide, le plus souvent chirurgicale, mais aussi pour minimiser les risques pour les équipes sur le terrain (risque de sur-attentat), mettre en place une évacuation rapide mais organisée des patients devient primordial. Les enfants sont des cibles particulièrement vulnérables en cas d’attaque terroriste en raison de particularités anatomiques et physiologiques. Il est probable que les victimes pédiatriques présentent plus de traumatismes cérébraux, nécessitent plus fréquemment une prise en charge avancée des voies aériennes et tolèrent plus rapidement mal les hémorragies. Les principes du damage control pré-hospitalier doivent être adaptés à la prise en charge d’enfants en situation d’exception. Le contrôle des hémorragies et la prévention de la triade létale (coagulopathie, hypothermie et acidose) sont des priorités. La prise en charge du choc hémorragique implique notamment un contrôle rapide des hémorragies externes (garrots, pansements hémostatiques), une réanimation à petit volume, une introduction précoce de vasopresseurs et l’utilisation d’acide tranexamique. Les ressources pré-hospitalières dédiées spécifiquement à la pédiatrie étant limitées, il est important que tous soient formés à la prise en charge des victimes pédiatriques en cas d’attentat impliquant de nombreux enfants. |