Résumé : | La spondylarthrite axiale ankylosante est une atteinte inflammatoire chronique appartenant au groupe des spondylarthropathies [1].
L'atteinte axiale, qui se caractérise histologiquement par des enthésopathies sacro-iliaques et discales, est la plus fréquente [2]. Elle représente après la polyarthrite rhumatoïde, la deuxième maladie rhumatismale inflammatoire en France, avec un sex-ratio de 2 à 3 hommes pour une femme et une prévalence estimée à 0,34 % (0,24 % en Europe, 0,07 % en Afrique et 0,32 % en Amérique du Nord) [3, 4].
Des douleurs chroniques, des raideurs et une fatigabilité altérant les capacités fonctionnelles et la qualité de vie, sont les principales caractéristiques de sa symptomatologie. Du fait de l'absence de signes pathognomoniques et de caractéristiques communes avec les autres spondylarthropathies (vertébro-articulaires, extra-articulaires et génétiques), c'est un faisceau d'arguments anamnestiques, cliniques, biologiques et radiologiques qui valide le diagnostic [1].
En l'absence de cause connue, la compréhension de sa pathogénèse est limitée à l'identification de facteurs prédisposants, génétiques (HLA-B27) et viraux [5]. Le traitement vise à réduire le caractère inflammatoire et les manifestations cliniques de la maladie. Les options sont avant tout pharmacologiques : anti-inflammatoires non stéroïdiens et antalgiques pour améliorer les paramètres cliniques, biothérapie par anti-TNF-α en seconde intention pour améliorer aussi les paramètres biologiques liés à l'inflammation [6].
La kinésithérapie est fortement recommandée pour compléter le traitement pharmacologique. Des exercices pour réduire les douleurs, améliorer la mobilité articulaire et la qualité de vie sont préconisés en dehors des périodes inflammatoires. Basés sur des étirements actifs et passifs ainsi que des renforcements musculaires ciblés, ils peuvent être administrés de manière individuelle, dans des thérapies de groupe, ou dans des autoprogrammes d'exercices à domicile.
Les résultats publiés montrent des effets positifs sur la symptomatologie, avec une supériorité de la thérapie physique sur les exercices à domicile. Du fait du faible nombre de participants inclus, de l'hétérogénéité des interventions et des mesures, les preuves d'une corrélation positive entre les exercices et la réduction de la symptomatologie manquent de solidité [6, 7].
Cet article expose l'apport de la physiothérapie inductive(1) dans la prise en charge d'un patient de 49 ans souffrant de douleurs axiales et périphériques, ainsi que de raideurs musculaires sur un terrain de spondylarthrite axiale ankylosante. Probablement favorisés par l'environnement universitaire(2), les concepts et les techniques de cette physiothérapie conçus par Michaël Nisand en 1992, ont suivi une évolution constante. Le mode d'action de son outil thérapeutique, appelé induction normalisatrice, est de type inductif [8, 9].
Exposer les améliorations objectivées sur les douleurs et les dysfonctions de ce patient (26 séances en 7 mois) nous apparaît important, alors même qu’il s’agit d’un cas unique, pour 2 raisons :
– le refus du patient de tout traitement pharmacologique permet d'écarter le risque de biais lié à cette interférence ;
– les techniques inductives permettent d'atteindre les sites corporels en souffrance sans sollicitations directes, par un travail à distance, ce qui autorise une intervention en phase hyperalgique et/ou inflammatoire [8, 9]. |