Résumé : | Contexte
L’extrême prématurité est définie par une naissance qui survient avant 27 semaines d’aménorrhées. Ces extrêmes prématurés demeurent à haut risque de mortalité, morbidité et séquelles neurodéveloppementales. Les résultats en France contrastent avec ceux d’autres pays (États-Unis, Suède, Angleterre, Japon) où les taux de survie apparaissent significativement plus élevés. L’objectif de ce travail est de mesurer l’impact des résultats de l’étude EPIPAGE 2 sur les prises en charge périnatales de l’extrême prématurité.
Matériels et méthodes
Étude multicentrique sur 3 centres de type III, rétrospective observationnelle avant/après EPIPAGE 2, sur deux périodes : du 1er novembre 2010 au 31 octobre 2011 pour la « période 1 » et du 1er novembre 2015 au 31 octobre 2016 pour la « période 2 ». Tous les accouchements entre 22+0 et 26+6 semaines d’aménorrhée ont été inclus. Les grossesses gémellaires et les interruptions médicales de grossesses pour malformations ont été exclues. Les informations concernant la prise en charge périnatale ainsi que la morbi-mortalité ont été recueillies à partir des dossiers obstétricaux et néonataux.
Résultats
Environ 216 patientes ont été incluses : 84 en période 1 et 132 en période 2. On observait au cours de la période 2 une meilleure traçabilité de la décision de prise en charge en anténatal (p<0,001) et un taux d’administration de sulfate de magnésium augmenté (p=0,024). Par ailleurs, il n’y avait pas de différence significative entre les deux périodes concernant la corticothérapie anténatale (OR : 2,34 IC [0,94 ; 2,64]), la réanimation néonatale (OR : 0,65 IC [0,19 ; 2,20]), la mortalité et la morbidité néonatale.
Conclusion
Ce travail a montré une modification des pratiques de prise en charge des extrêmes prématurés dans trois centres d’Île-de-France, mais pas d’amélioration significative de la morbi-mortalité néonatale des extrêmes prématurés entre les deux périodes. |