Résumé : | La reconnaissance par les organismes de Sécurité sociale du drainage lymphatique manuel (DLM) a historiquement été liée à son utilisation dans le cadre des lymphœdèmes. Par courrier du 3 février 1984, le Contrôle médical de la région de Paris confirme que les services médicaux de la Caisse nationale d’assurance maladie considèrent que « le traitement des lymphœdèmes... peut être assimilé à la rééducation d’un membre avec la cotation AMM7 ». Par la suite, la prise en charge du drainage manuel (DM) a été officialisée dans le cadre de la NGAP en apparaissant au paragraphe de rééducation des affections vasculaires (chapitre 2, article 7). Elle témoigne d’une action spécifique sur les œdèmes lymphatiques et veineux.Si le terme de drainage lymphatique manuel est très largement utilisé dans le langage commun, il faut raisonnablement et scientifiquement lui préférer celui de drainage manuel, les effets de cette technique se portant tant sur le lymphatique que sur le veineux... La NGAP ne s’y est pas trompée : c’est bien le drainage manuel qui est remboursable. Son utilisation s’est très largement développée en traumatologie et en postopératoire. Une enquête [1] réalisée avec 178 praticiens le place en tête des indications avec les meilleurs résultats cliniques. Son application est alors intégrée dans l’acte de rééducation et ne fait pas l’objet d’une cotation.En 2009, Vairo et al. [2] ont réalisé une revue de la littérature sur les effets du DLM en médecine sportive et rééducation sur la période de 1998 à 2008. La sélection des articles portait sur les effets du drainage sur les conséquences des blessures orthopédiques et sportives. Les meilleures preuves de cette revue démontrent un effet positif sur les taux sériques d'enzymes associés à une lésion aiguë des cellules musculaires et une réduction de l'œdème consécutif à une entorse aiguë de la cheville et à celui d’une une fracture du poignet.Des atteintes de genou ont des indications chirurgicales avec mise en place de prothèse totale du genou (PTG) ou unicompartimentale (fig. 1a et 1b). En France, le nombre de patients concernés est de l’ordre de 80 000 par an. Cette chirurgie permet une amélioration de la fonction, de l’axe mécanique et d’une partie de l’extension mais rarement de la flexion [3]. Les douleurs à la marche sont nettement diminuées ainsi que la prise de médicaments antalgiques et antiinflammatoires. Cette chirurgie, qui ouvre l’articulation pour permettre la mise en place du matériel prothétique (fig. 2), est pourvoyeuse d’un œdème important. Celui-ci est un des facteurs de limitation de l’amplitude du genou tant en extension qu’en flexion. Le traitement de l’œdème est important.Cet article se propose d’essayer d’apporter des éléments de réponses aux questions suivantes : quel est l’intérêt du drainage manuel ? Réduit-il l’œdème postopératoire ? Il analyse 2 études publiées les effets du drainage manuel après arthroplastie du genou |