Résumé : | Les troubles de l’attention sont fréquents suite à une lésion cérébrale et sont susceptibles de persister plusieurs années [1-3]. Parmi les patients ayant eu un accident vasculaire cérébral (AVC), 45 à 92 % ont des troubles de l’attention associés [4]. L’attention est une fonction indispensable tant sur le plan intellectuel que comportemental pour les activités de la vie quotidienne [2]. Les troubles de l’attention entraînent un ralentissement du temps de réaction et du comportement, et peuvent entraver le bon fonctionnement d’autres fonctions cognitives et également interférer avec le réentraînement des aspects moteurs [1, 5]. Notre préoccupation est alors de pouvoir adapter notre prise en charge à ces troubles cognitifs, en se basant sur une meilleure connaissance, à la fois des troubles, de leur évaluation et de leur rééducation, afin d’améliorer sa spécificité en fonction des grands principes et des méthodes de rééducation qui ont été développées. Il a été démontré que les thérapeutes passent un temps important à communiquer avec leurs patients [6-9]. Il s’avère que simplement en passant par notre façon de communiquer, nous avons un lien direct avec les fonctions cognitives du patient. Ainsi, la focalisation propose de se servir de cette communication pour solliciter les capacités d’apprentissage du patient et améliorer ses performances dans notre rééducation. La focalisation attentionnelle fait référence à ce sur quoi la personne cible son attention par rapport à l’environnement [10]. Elle est connue pour avoir une influence importante sur la performance et sur l’apprentissage [11]. On distingue la focalisation interne et externe [12]. La focalisation interne correspond à un déplacement de l’attention sur des composantes du mouvement du corps, l’individu est conscient de la façon dont il se déplace dans l’espace ; tandis que la focalisation externe dirige l’attention sur l’effet du mouvement dans l’environnement ou le but final d’une tâche [11]. Après classement des différents types de communication, l’étude observationnelle de Durham et al. [1] a relevé que 79 % des consignes et 96 % des demandes de feedback étaient énoncées selon une stimulation interne de l’attention par les kinésithérapeutes [6,11]. L’étude de Kal et al. [2] montre que les kinésithérapeutes utilisent plus de consignes basées sur la focalisation externe mais plus de feedback basé sur la focalisation interne. De plus, ils adaptent leur type de consigne en fonction de la préférence des patients et de la phase de rééducation [13]. Nous allons ainsi nous intéresser à la mise en œuvre de la focalisation par les kinésithérapeutes auprès de patients atteints de troubles attentionnels à la suite d’un AVC et de leurs conséquences sur l’aspect cognitif, moteur et/ou fonctionnel. |