[article] in Kinésithérapie scientifique > 645 (Septembre 2022) . - p. 33-41 Titre : | Étude des facteurs de risque et de la prévalence de l'incontinence urinaire chez le patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive | Type de document : | article de périodique | Auteurs : | A.-M. Nzinga ; Léna Brunner ; Benoit Schoefs, Auteur ; Jeanne Bertuit, Auteur | Année de publication : | 2022 | Article en page(s) : | p. 33-41 | Langues : | Français (fre) | Descripteurs (mots clés) : | [Thésaurus Mesh]Bronchopneumonie [Thésaurus Mesh]Incontinence urinaire [Thésaurus Mesh]Prévalence
| Résumé : | La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) se définit comme une maladie respiratoire chronique courante touchant les bronches par obstruction ainsi que les poumons [1]. Les lésions des bronchioles qui la caractérisent entraînent une limitation persistante des échanges gazeux. Certaines parties des poumons peuvent être détruites, des sécrétions peuvent obstruer les voies respiratoires, et l’épithélium des voies respiratoires peut être inflammé et œdématié. Cette affection se manifeste par des symptômes respiratoires persistants d’apparition progressive notamment la dyspnée, la toux et/ou les expectorations.
L’exposition à la fumée de tabac et à la pollution de l’air intérieur, ainsi que l’exposition professionnelle aux poussières, aux fumées et aux produits chimiques, sont des facteurs de risque importants de BPCO.
Sa prévalence augmente nettement avec la consommation de tabac ainsi qu’avec le vieillissement. Elle est en augmentation constante depuis 20 ans avec plus de 44 millions de malades dans le monde, soit 4 à 10 % de la population adulte.
Selon l’OMS, la prévalence était de 251 millions de cas de personnes atteintes de BPCO dans le monde en 2016. Plus de 3 millions de personnes en sont décédées, ce qui correspond à 5 % de l’ensemble des décès mondiaux en 2015. Debrus et coll. ont montré que la BPCO était la quatrième cause de mortalité en Europe occidentale en 2017 et l’OMS prévoyait qu’en 2020, elle serait la troisième cause de mortalité à l’échelle mondiale.
Cette pathologie s’associe souvent avec certaines comorbidités, telles que l'insuffisance cardiaque, le diabète, l'arthrite, l’incontinence urinaire qui impactent négativement la qualité de vie. Selon l’International Continence Society (ICS), il existe 3 types d’incontinence urinaire, à savoir l’incontinence urinaire d’effort (IUE) qui correspond à des fuites involontaires d’urine lors d’effort ou de fatigue physique (toux, éternuement...), l’incontinence urinaire par urgenturie (IUU) qui correspond à des fuites involontaires d’urine accompagnées ou précédées immédiatement par une sensation d’urgence et l’incontinence urinaire mixte (IUM) qui associe les deux types précédents.
La prévalence de l’IU augmente avec l’âge et chez les femmes de plus de 70 ans, elle serait de plus de 40 %. Elle est également 3 fois supérieure chez les femmes que chez les hommes.
Dans la population générale, tout âge confondu, la prévalence d'IU est en moyenne de 27,6 % pour les femmes (4,8 - 58,4 %) avec 50 % d'IUE, 10 - 20 % d'IUU et 30 - 40 % d'IUM, et de 10,5 % pour les hommes (1- 39 %) chez qui l'IUU prédomine (40-80 %), suivie de l'IU mixte (10-30 %) et de l'IUE (< 10 %).Hirayama et al. [14], Battaglia et al. [15], Button et al. [16] ont montré, par un modèle de régression logistique et une revue de la littérature, qu’il existe une relation importante entre la toux chronique induite par la BPCO et l’incontinence urinaire.
Goforth et al. ont confirmé cette relation en montrant que différents efforts tels que la toux peuvent entraîner une perte d’urine par un contrôle déficient et donc une augmentation des pressions intra-abdominale et intra-vésicale. Cette augmentation de pression intra-abdominale a lieu au sein de l’enceinte manométrique abdominale, délimitée par des parois ostéo-articulaires et musculo-aponévrotiques qui varie de volume et de pression. Lors de toux chronique, on observe une augmentation récurrente de pression intra-abdominale non contrôlée, il peut y avoir des dysfonctions telles qu’une faiblesse du plancher pelvien, une perte des synergies entre le plancher pelvien avec la ceinture abdominale et le diaphragme, et une mauvaise pré-activation du plancher pelvien, pouvant justifier l’apparition de l’IU. L’enjeu principal est donc de réussir à assurer la fermeture urétrale avant l’augmentation de la pression intra-abdominale induite par la toux afin de maintenir la continence.
Les muscles sphinctériens affaiblis ne vont pas résister à la surpression dans la vessie et l’urine va s’écouler de manière incontrôlée en faible volume. Cette faiblesse musculaire se situe plus précisément au niveau de la jonction urétro-vésicale, ce qui amène une hypermobilité de l’urètre due à l’augmentation de pression intra-abdominale
Plusieurs études précédentes ont évalué la prévalence de l’incontinence urinaire chez des patients atteints de troubles obstructifs respiratoires [16, 22, 23]. Cependant, peu d’études se sont intéressées spécifiquement au lien entre la présence de la BPCO et l’incontinence urinaire à travers le mécanisme de la toux et l’hyperpression abdominale causée par celle-ci.
Le but de cette étude est de déterminer la prévalence et les facteurs de risque de l’incontinence urinaire chez des sujets atteints de BPCO comparés aux sujets non atteints de BPCO | Permalink : | https://bibliotheque.helb-prigogine.be/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id= |
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