Résumé : | Hypothèse
Les fixations percutanées par vis pédiculaire (FPVP) sont de plus en plus pratiquées en chirurgie du rachis, minimisant la morbidité via un moindre délabrement musculaire mais au prix d’un guidage fluoroscopique peropératoire générant une forte exposition aux rayonnements. Peu d’études ont été conduites pour les mesurer précisément L’objectif de notre étude est de quantifier, lors d’une FPVP réalisée dans différents centres expérimentés respectant les recommandations actuelles de radioprotection, cette irradiation reçue au niveau du chirurgien et du patient.
Matériel et méthodes
Nous avons inclus prospectivement 100 procédures de FPVP pour lesquelles nous avons relevé les doses d’irradiation de l’opérateur principal z Pour chaque intervention, les doses du rayonnement absorbées sur le corps entier, les cristallins et les extrémités ont été mesurées.
Résultats
Nos résultats montrent une dose d’exposition moyenne par procédure sur le corps entier, les extrémités et les cristallins qui atteint respectivement 1,7±2,8μSv, 204,7±260,9 μSv et 30,5±25,9 μSv.
Discussion
Selon ces valeurs, l’exposition des extrémités et des cristallins du chirurgien dépassera la limite annuelle admise par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) après respectivement 2 440 et 4 840 procédures.
Conclusion
Les directives récentes européennes vont réduire la dose d’exposition oculaire annuelle maximale de 150 à 20 mSv. Le nombre d’interventions chirurgicales pour ne pas atteindre le seuil oculaire, selon nos résultats, ne devra pas dépasser 645 procédures par an. Dans l’attente de la démocratisation des systèmes de neuronavigations, l’utilisation de la fluoroscopie conventionnelle expose les yeux en premier lieu qui doivent donc être protégés par des verres plombés. |