contenu dans / Marie ChoquetTitre : | Effets cérébraux de la consommation excessive d’alcool chez les jeunes adultes | Type de document : | Chapitre d'ouvrage | Auteurs : | Séverine Lannoy, Auteur ; Pierre Maurage, Auteur | Pages : | p. 213-232 | Langues : | Français (fre) | Résumé : | La consommation d’alcool apparaît très répandue dans les sociétés occidentales et se rencontre dans de nombreuses situations du quotidien. De la même manière, l’alcool a acquis une place importante chez les jeunes, et 93,7 % des étudiants en Europe en consomment. Cependant, la dangerosité d’une consommation excessive est aussi largement rapportée, les troubles liés à la consommation d’alcool étant identifiés par l’Organisation mondiale de la santé (oms) comme troisième facteur de risque de décès prématuré ; ils constituent ainsi un problème majeur de santé publique. L’abus d’alcool semble en effet impliqué dans 4 % des décès à l’échelle mondiale. Chez les jeunes, le constat interpelle également, mettant par exemple en évidence 1 825 décès liés à l’alcoolisation excessive dans cette population, sur une année, aux États-Unis. Outre l’alcoolo-dépendance, problématique pour laquelle les conséquences sont maintenant largement établies, un intérêt grandissant pour les effets de la consommation d’alcool chez les jeunes a donc été observé. Il a en effet été montré que certains patterns de consommation d’alcool ne relevant pas de l’alcoolo-dépendance conduisaient déjà à des conséquences funestes. Dès lors, il apparaît fondamental de mieux comprendre la consommation excessive d’alcool chez les jeunes, les différentes formes qu’elle peut prendre et les motivations sous-jacentes à ces consommations. Ces motivations sont en effet essentielles pour appréhender les comportements d’alcoolisation et, selon les études récentes, la consommation d’alcool chez les jeunes est majoritairement sous-tendue par des motivations sociales et d’amélioration (c’est-à ‑dire liées aux sensations agréables qui peuvent être ressenties). La consommation excessive chez les jeunes est donc plutôt sous-tendue par des motivations liées au renforcement positif, celles-ci étant considérées comme les moins génératrices de problèmes liés à la consommation d’alcool, puisqu’elles mènent à des alcoolisations dans un contexte social et festif circonscrit. Cependant, on observe également une volonté de ressentir rapidement ces effets « bénéfiques », ce qui peut mener à des modes de consommation dangereux. La consommation quotidienne, même faible à modérée, est très peu rapportée dans cette population, pour laquelle le terme d’« alcoolisation paroxystique intermittente » est davantage utilisé. Cette appellation désigne une prise d’alcool excessive mais épisodique, avec une alternance répétée d’intoxications intenses et de sevrages. Plus précisément, les deux modes de consommation excessive d’alcool les plus fréquemment observés dans les populations de jeunes ont été définis par l’Institut national pour l’abus d’alcool et l’alcoolisme (niaaa, États-Unis) : 1) le binge drinking, caractérisé par une concentration d’alcool dans le sang à au moins 0,08 g/L, typiquement observée après 4 verres d’alcool (pour une femme) ou 5 (pour un homme) sur une période de deux heures, au moins une fois par mois ; 2) le heavy alcohol use, caractérisé par la même quantité d’alcool en une occasion, mais se produisant au moins cinq fois sur le mois et reflétant donc un pattern de consommation plus intense. Il semble toutefois important de préciser, concernant ces définitions, que le nombre de verres consommés varie fortement d’un pays à l’autre, notamment en fonction de la quantité d’alcool que contient un verre standard dans chaque pays. C’est en effet un problème rencontré dans le domaine de la recherche où, au-delà de ces divergences, différents critères de classification sont proposés (par exemple : le nombre de doses d’alcool consommées par occasion ou la fréquence d’ivresse), empêchant ainsi une comparaison claire entre études. Outre les deux modes de consommation précédemment définis, qui peuvent être considérés comme des habitudes de consommation d’alcool (c’est-à ‑dire régulières depuis au moins six mois, selon les critères les plus communément admis), les études investiguent également la consommation d’alcool chez les jeunes en tentant de la décrire par le nombre d’épisodes de consommation excessive (type binge drinking) sur les derniers mois, ou encore à travers les motivations qu’elle recouvre, utilisant par exemple le terme de consommation sociale. Lors de cette revue de littérature, c’est donc principalement à ces modes de consommation que nous ferons référence. | Permalink : | https://bibliotheque.helb-prigogine.be/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id= |
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