Résumé : | L’hyponatrémie hypotonique est le trouble ionique le plus fréquent. Les symptômes ne sont souvent pas notés par le patient, les proches ou le médecin traitant. L’association d’une hyponatrémie avec des chutes, des fractures, une ostéoporose, des troubles cognitifs et une mortalité accrue est bien établie. Des données récentes montrent le bénéfice de son traitement particulièrement dans la population gériatrique. Le traitement des hyponatrémies de déplétion, où la perte en électrolytes est proportionnellement plus importante que la perte d’eau, consiste avant tout à corriger la déplétion en solutés ; dans les hyponatrémies euvolémiques, la rétention excessive d’eau est le facteur majeur responsable de l’hyponatrémie. Dans les hyponatrémies hypervolémiques, il y a une rétention d’eau et de NaCl. Augmenter la perte d’eau en négativant le bilan hydrique par la restriction hydrique et/ ou en augmentant la diurèse chez les patients présentant une hyponatrémie euvolémique ou hypervolémique, représente le principe thérapeutique de base.
Cet article se focalise sur le traitement des hyponatrémies par l’urée. L’urée est utilisée en soins intensifs (pour diminuer l’hypertension intracrânienne induite par une hyponatrémie), elle est aussi utilisée dans le traitement du glaucome et de la maladie de Ménière. Les principes thérapeutiques de l’utilisation de l’urée (diurèse osmotique pauvre en sel dans le SIADH) sont discutés et comparés à d’autres traitements tels que les diurétiques de l’anse ascendante ou les antagonistes de l’ADH (les Vaptans). L’effet protecteur de l’urée contre une complication sévère du traitement d’une hyponatrémie sévère (<115-120 mEq/l) (le syndrome de démyélinisation osmotique) est rappelé.
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