Résumé : | Introduction : L’actinomycose est une maladie infectieuse suppurative chronique. L’atteinte cérébrale est inhabituelle. L’objective de ce travail est de décrire les difficultés diagnostiques et la prise en charge de l’actinomycose cérébrale.
Patients et méthodes : Nous avons inclus tous les cas d’actinomycose cérébrale hospitalisés dans le service de maladies infectieuses de Sfax. Le diagnostic était confirmé par l’isolement d’Actinomyces sp.
Résultats : Deux hommes et une femme d’âge moyen 31 ans ont été hospitalisés pour des céphalées holo-crânienne (3 cas) associées à une altération de l’état de conscience (2 cas). L’examen clinique trouvait deux patients confus. Il n’y avait ni déficit sensitivomoteur, ou syndrome méningé. On a noté une mauvaise hygiène bucco-dentaire chez tous les patients et de multiples petites télangiectasies de la muqueuse de la bouche dans un cas, révélant la maladie d’Osler Weber. La sérologie du virus d’immunodéficience humaine (VIH), la recherche de bacille de Kock (BK) dans les crachats et les urines étaient négatives (3 cas). A l’imagerie, on a trouvé des abcès cérébraux associés ou non à un effet de masse (2 cas). Deux patients ont eu une biopsie stéréotaxique et un patient a bénéficié d’une exérèse chirurgicale. Le diagnostic étiologique était confirmé par l’examen bactériologique : culture du pus positive à Actinomyces meyeri dans 2 cas et à Actinomyces israelii dans un cas. Un traitement antibiotique empirique a été initialement instauré, associant cefotaxime, fosfomycine et métronidazole. Après la récupération des résultats bactériologiques, les patients ont été traités par ampicilline en association avec métronidazole (2 cas) ou rifampicine (1 cas). L’antibiothérapie a été ensuite adaptée selon la sensibilité et la tolérance au traitement. La durée moyenne du traitement était de 6 mois. L’évolution était favorable dans tous les cas.
Conclusion : L’actinomycose cérébrale pose des difficultés diagnostiques pour le clinicien. Le plus souvent, le diagnostic est posé en post-opératoire. Devant des signes neurologiques et en présence d’une porte d’entrée dentaire, il faut évoquer l’actinomycose cérébrale. Un traitement débuté précocement améliore le pronostic vital de cette affection.
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