Résumé : | Objectifs
Les patients en soins palliatifs sont souvent pris en charge en Hospitalisation à domicile (HAD), mais peu de données existent sur ce mode de prise en charge. Notre objectif était d’étudier ce parcours sur une grande série de patients.
Patients, matériel et méthodes
Trois cents patients admis consécutivement dans notre HAD pour soins palliatifs ont été suivis jusqu’au décès ou 1 an.
Résultats
Quarante pour cent décèdent le 1er mois et 75 % dans les 3 mois. Quarante-cinq pour cent décèdent à domicile et 55 % à l’hôpital. Trente-quatre pour cent des patients n’ont jamais été réhospitalisés avant leur décès à domicile et 34 %, seulement pour leur hospitalisation terminale. Les symptômes les plus fréquents de la dernière semaine de vie étaient : douleur 44 %, encombrement bronchique 37 %, dyspnée 34 %, angoisse 30 %. Au total, 91 % des familles acceptaient la perspective d’un décès à domicile, mais 60 % ont exprimé clairement leur inquiétude à affronter la fin de vie au domicile.
Conclusions
Les patients admis en HAD pour SP le sont en général tardivement. La grande majorité des patients ne fait pas d’allers-retours entre l’HAD et l’hôpital. Les patients décédés à l’hôpital y sont retournés pour symptômes incontrôlés, AEG ou par choix, en passant encore trop souvent par les urgences. Les patients décédés à domicile avaient massivement exprimé ce choix, soutenus par leur entourage. Douleur et dyspnée sont les plus difficiles à contrôler. Le choix bien accepté de l’HAD et du décès à domicile par les aidants s’accompagne d’un coût élevé en termes psychologiques, d’où l’importance des soutiens apportés par l’HAD au-delà du soin infirmier. |