Résumé : | La période de transition, située entre les âges de 16 et 24 ans, correspond à la période d’émergence des premiers symptômes de pathologies mentales chroniques. Si une partie des études penchent vers une nécessité d’un diagnostic rapide et précis pour accéder à des dispositifs thérapeutiques spécifiques, certains résultats récents avancent que ces premiers symptômes ne peuvent que difficilement être catégorisés d’un trouble mental particulier à ce jeune âge et feraient plutôt partie de sous-types « à risques » de pathologies mentales ou à des stades de la pathologie ne permettant pas encore de différentiation clinique. Cette approche permet une prise en charge plus précoce à des stades encore non différenciés d’une maladie psychiatrique, mais également plus spécifique.
Nous présentons le cas d’une jeune adulte de 21 ans, suivie en consultation pour labilité émotionnelle, idées suicidaires, comportements sexuels à risque et consommation de substances. Elle décrit de nombreuses difficultés relationnelles, une crainte d’abandon et un passé marqué par des éléments traumatiques.
L’hypothèse d’un trouble de la personnalité borderline est avancée. Quelques semaines après l’introduction d’un traitement par SSRI (Selective Serotonin Reuptake Inhibitor), la patiente présente plusieurs symptômes maniaques, qui ne se stabiliseront qu’après l’arrêt de la médication antidépressive, une hospitalisation d’urgence et l’instauration d’une médication stabilisatrice de l’humeur. Les notions de staging avaient permis d’expliquer à la patiente sa situation clinique sans fermer la question diagnostique et l’instauration d’une prise en charge adéquate avant cette première décompensation.
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