Résumé : | Le staphylocoque doré résistant à la méthicillline (MRSA) est un agent problématique d’infections associées aux soins de santé. Le peu d’options thérapeutiques, le fait que les infections à MRSA se rajoutent plutôt que ne remplacent celles à staphylocoques dorés sensibles, et leurs associations à une morbidité et mortalité accrues sont autant d’éléments justifiant les efforts en termes de prévention et de traitement. Quoique la transmission du MRSA dans les hôpitaux aigus soit en décroissance en Belgique, le médecin généraliste fait, lui, face à une prévalence élevée en maison de repos et de soins. L’hygiène des mains, la promotion d’un usage prudent des antibiotiques, la surveillance et le contrôle du MRSA sont des stratégies qui devraient contribuer à une maîtrise de la transmission et une diminution progressive de la prévalence dans ce secteur. Plus récemment, des souches de MRSA communautaires (CA-MRSA) porteuses d’une leucocidine appelée de Panton-Valentin ont été associées à des infections de la peau et des tissus mous parmi une population plus jeune, et d’autres souches associées au bétail ont été responsables d’infections dans le monde des éleveurs. Les CA-MRSA circulent actuellement dans la population générale et causent des infections des tissus mous résistantes aux bêtalactamines. Ce diagnostic doit être évoqué en particulier dans des circonstances de contacts cutanés rapprochés et fréquents (activités sportives, etc.). Les CA-MRSA sont aussi responsables de pneumonies nécrosantes sévères. Le médecin généraliste est un acteur central dans le combat contre les MRSA à la fois dans le champ de la prévention et du traitement, de l’usage prudent des antibiotiques, de la promotion de l’hygiène des mains et des mesures additionnelles, ainsi que dans son acuité à détecter les situations cliniques évocatrices d’infections à CA-MRSA dans la population générale. |